Des clips de prévention avalanche vus 300 000 fois sur les réseaux sociaux, quelque 5000 participations au quizz Avalanche-check, une signalétique renforcée dans la station test de Verbier en cas de dangers 3 et 4. Cinq mois après le lancement d’une large campagne de prévention contre les avalanches, les partenaires concernés se félicitent.

«Nous avons réussi à réunir autour d’une même table la police cantonale, l’OCVS, Air-Glaciers, les remontées mécaniques, l’Association suisse des guides de montagne, le Grimm et le SLF et à poser des actions concrètes. Dans ce sens, cette campagne est déjà une réussite, même s’il faut plusieurs années pour tirer un véritable bilan», avance le commandant de la police cantonale Christian Varone.

Cet hiver, le Valais n’a compté que 3 décès sous des avalanches, contre 11 la saison dernière. Un chiffre qui n’est pas uniquement imputable à la prévention, concèdent les partenaires. Les conditions météorologiques et le manteau neigeux ont joué un rôle important.

Si plus de la moitié des personnes ensevelies s’en sortent, cela signifie qu’elles ont pu être dégagées dans les dix à quinze premières minutes par leurs camarades.

Pierre Huguenin, responsable de l’antenne valaisanne du SLF

Peu de décès mais de nombreux emportés

Si le nombre de décès lié à la mort blanche est faible cet hiver, cela ne veut pas dire que les coulées ont été rares. En témoignent les statistiques sur les personnes emportées et ensevelies. En Valais, 45 randonneurs ou freeriders ont été entraînés par une avalanche et 7 d’entre eux ont été totalement ensevelis sous la neige. Pour la Suisse, ces chiffres se portent respectivement à 162 emportés et à 37 ensevelis pour 14 décès.

Pour Pierre Huguenin de l’antenne valaisanne du SLF, le ratio entre emportés et décès ne doit pas aboutir à une dédramatisation d’une situation avalancheuse. «Si plus de la moitié des personnes ensevelies s’en sortent, cela signifie qu’elles ont pu être dégagées dans les dix à quinze premières minutes par leurs camarades. Cela montre l’importance de se former au sauvetage. Chaque accident en lien avec une avalanche est une situation critique où la vie ne tient qu’à un fil…»

Une campagne amenée à évoluer

Cet hiver, les avalanches n’auront finalement pas été le principal fléau des amateurs d’espaces vierges. Les crevasses ont entraîné le mort de 4 personnes en Valais, soit une de plus que les avalanches.

Face à cette situation inédite, Pascal Gaspoz, chef des guides à la Maison du sauvetage FXB, souligne que la campagne de prévention orientée vers un public jeune cette première année sera amenée à évoluer. «Nous tirons tous à la même corde et pouvons dès à présent être flexibles et réactifs en fonction des nécessités du moment.»

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