Il a un peu de mal à respirer en entrant dans la cathédrale de Sion. «Je ne peux pas m’empêcher de me demander quels drames humains se sont passés dans ces lieux», confie-t-il, ému. Jérémie (62 ans) – le Valaisan témoigne anonymement pour protéger sa maman qui «a déjà beaucoup souffert de tout ça» – est l’une des dix victimes de prêtres valaisans à avoir dénoncé leur abuseur à l’évêché de Sion en 2017 (cf. encadré). «J’ai décidé de bouger suite à un article dans le journal disant qu’il était désormais possible de demander réparation», raconte-t-il en jetant un œil sur son mémo énumérant toutes les démarches effectuées depuis ce jour-là.
Son dossier est actuellement déposé à la CECAR, la commission d’écoute, de conciliation, d’arbitrage et de réparation, qui est neutre et indépendante des autorités de l’Eglise catholique. «C’est elle qui décide d’attribuer un montant aux victimes abusées. J’attends sa...