L'exposition est présentée sous le titre "Dead Time 1". Le temps mort, celui qu'on comble comme on peut, celui qui renvoie fatalement à soi, au vertige intérieur. Vertigineuses, les créations picturales de l'artiste sénégalais établi à Genève Omar Ba le sont assurément. Sur les murs opposés de la grange de la Ferme-Asile, deux monumentales peintures murales se répondent, comme les deux bouches d'un même tunnel.
La première montre un enfant au visage adulte dont les jouets sont les outils de guerre des grands. Drone, avions, armes. Au-dessus de sa tête, les cieux sont inquiétants, menace diffuse, hyperconnexion médiatique, vio lence sourde. La deuxième offre des fenêtres closes sur un fond noir, d'autres ouvertes sur le monde. Entre les deux, un mur de plus de vingt mètres bâti en briques de carton peintes où Omar Ba détourne le sigle de l'ONU, évoque les banques centrales, adopte un point de vue...