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Hépatite C, un nouvel espoir

De nouveaux traitements améliorent le sort des malades, notamment pour les cas d'hépatite C. Par contre, il faut continuer les efforts de prévention.

08 sept. 2015, 17:02
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L'hépatite B et l'hépatite C sont les plus néfastes pour la santé. Elles peuvent même entraîner la mort de la personne malade. Le virus s'attaque au foie. Cet organe a pour fonction de nettoyer notre sang, de digérer la graisse et de faire des réserves d'énergie. Contaminé par le virus de l'hépatite B ou C, il peut s'enflammer et s'endommager. Il cesse petit à petit de faire son travail. Au fil du temps, l'hépatite peut devenir chronique. Le développement d'une cirrhose est alors possible. Le foie est détruit petit à petit. Globalement, les personnes les plus touchées sont les toxicomanes ou les anciens toxicomanes, certaines personnes transfusées avant 1992 ou les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes.

Ces maladies n'ont pas toujours été simples à soigner. L'hépatite C a d'ailleurs commencé à être dépistée seulement dans les années 1990. Aujourd'hui, il est possible de se prémunir efficacement contre l'hépatite B via un vaccin. Par contre, il n'existe pas l'équivalent pour l'hépatite C. Toutefois, les traitements et la recherche ont fait des progrès considérables dernièrement. De quoi révolutionner la vie des malades. Le Forum Addiction traitera d'ailleurs de cette thématique le 2 septembre (voir encadré).

 

Une révolution

 

"Il y a dix ans, les chances de succès pour soigner une hépatite C étaient de 7%. En 2013, les chances de guérison se situaient entre 50% et 75% avec un traitement qui durait un an et engendrait des effets secondaires importants. Aujourd'hui, un nouveau traitement permet d'augmenter ces chances à près de 95%. Le temps de traitement est de trois mois et il n'y a quasiment pas d'effets secondaires" , souligne Frank Bally, médecin chef au service des maladies infectieuses à l'Institut central des hôpitaux à l'Hôpital du Valais. Une combinaison de différentes substances permet de venir à bout du virus qui se plaît à changer sans cesse de forme pour berner le système immunitaire. Reste qu'il y a un bémol: le prix du traitement. A son lancement en début d'année, il avoisinait les 60 000 francs. Quelques mois plus tard sous l'effet de la concurrence entre les grandes firmes pharmaceutiques, son coût a baissé à environ 40 000 francs. En comparaison, le traitement contre le VIH coûte 15 000 francs par an et le patient doit le prendre à vie. "Il faut se rendre compte que ces nouveaux médicaments permettent d'éviter une cirrhose qui, elle, coûte cher" , précise le Dr Bally. Vu les coûts des pilules miracle, Swissmedic (Institut suisse des produits thérapeutiques) a choisi de temporiser. "Ils ont émis des restrictions pour éviter l'afflux et temporiser. Le traitement ne peut être prescrit qu'aux malades qui souffrent d'une fibrose" , précise le Dr Bally. En clair, les patients qui se trouvent déjà à un stade "avancé" de la maladie peuvent être traités. Les autres doivent patienter. C'est une façon de gagner du temps et d'attendre que les coûts diminuent encore. Face au patient, le médecin doit désormais décider s'il attend avant de traiter son patient ou s'il prescrit l'ancienne version du traitement.

 

Prévention

 

Si les traitements sont plus performants, il ne faut pas pour autant négliger la prévention et la réduction des risques. " Il ne s'agit pas d'une maladie rare. On compte environ 1500 nouveaux cas déclarés par année. Les 30% à 60% des usagers de drogues (par injection) sont infectés par le virus" , note Aline Bernhardt, responsable de la campagne "Hepatitis C" à Infodrog Berne, rappelant que la maladie passe souvent inaperçue pendant des années. "Il est important de sensibiliser les consommateurs de drogue à utiliser uniquement du matériel d'injection stérile" , recommande-t-elle. De plus, toute personne qui a pu être en contact avec le virus devrait se faire dépister. Il s'agit des toxicomanes ou anciens toxicomanes, des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, ou des personnes transfusées avant 1992. Le Service des maladies infectieuses de l'Hôpital du Valais peut faire le test.

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