Lundi à Granges, la pose de la première pierre des deux futurs bâtiments de l’établissement pénitentiaire de Crêtelongue a fait entrer la refonte du système carcéral valaisan dans une phase très concrète. Une fois les travaux terminés à la fin de l’an prochain, le nouveau bâtiment comptera au total 104 cellules, contre 53 actuellement, dans de vieux bâtiments datant de près de 90 ans.
Pas moins de deux conseillers d’Etat, soit Roberto Schmidt et Frédéric Favre (premier et deuxième depuis la gauche), ont participé à la pose de la première pierre, lundi matin à Granges.
Un second bâtiment annexe de 24 places accueillera les personnes en régime de semi-détention, de travail externe et de courtes peines. De quoi rendre obsolète les cellules actuelles, abritées dans un bâtiment datant de 1931.
Voilà de quoi doubler la capacité de Crêtelongue. Mais ce premier projet doit aussi permettre de regrouper à Granges toutes les exécutions de peine. Selon l’Etat du Valais, cela permettra de garantir un niveau de sécurité adapté et d’offrir aux détenus de meilleures chances de réinsertion sociale et professionnelle.
Gros coup de main fédéral
Preuve de l’importance de ce premier chantier de Crêtelongue, devisé à 40 millions de francs, deux conseillers d’Etat et l’Office fédéral de la justice étaient présents lundi à Granges. Pour le chef du département chargé de la sécurité, Frédéric Favre, «ce projet doit assurer une détention plus sûre pour la société, mais aussi pour les détenus et le personnel pénitentiaire».
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D’ailleurs, outre les activités actuelles de menuiserie et d’agriculture, la prison offrira d’autres ateliers aptes à préparer cette réinsertion. En plus des installations habituelles, ce bâtiment disposera d’un local de vente accessible au public depuis l’extérieur de la zone de sécurité.
Grâce à un fonds spécial
De son côté, Roberto Schmidt, responsable des finances cantonales, a rappelé l’importance du fonds de financement de l’investissement et de la gestion des immeubles de l’Etat (FIGI). «Il permettra d’investir au total 92,8 millions de francs en 2021 dans le but d’adapter et de moderniser le parc immobilier de l’Etat du Valais.»
A noter que la Confédération a mis le paquet dans le projet de Crêtelongue, assurant 35% du financement, soit le maximum autorisé.
La prison de Sion suivra
Cet agrandissement fait partie des quatre phases de modernisation prévues par le canton pour ses prisons, à l’horizon 2030. Cet automne, le Grand Conseil se penchera sur la deuxième phase, soit l’extension de la prison de Sion (destinée aux incarcérations préventives). A terme, les geôles de la capitale accueilleront le centre LMC actuellement à Granges. Ce centre est dévolu aux étrangers en attente de renvoi et l’espace limité qu’il offre est sujet à des critiques régulières.
Suivra la troisième phase à plus long terme: la construction d’un centre thérapeutique fermé, qui manque actuellement en Valais. Enfin, la quatrième phase permettra d’étendre le centre de Pramont.
Actuellement, le Valais compte 268 places dans ses diverses prisons. Les cellules sont occupées à 90%. Une fois les quatre phases réalisées, près de 100 places supplémentaires seront disponibles.