Murat Yakin débarque sur le banc du FC Sion. L’annonce tombée en ouverture de téléjournal sur l’antenne de la RTS lundi soir ne surprend pas. Les dirigeants du club valaisan courtisent l’ancien international depuis plusieurs saisons. Ces approches aboutissent au moment où les deux parties accusent des fléchissements dans leur évolution respective. Le technicien sort d’une expérience très négative à Grasshopper où les luttes intestines pour le pouvoir sportif conduisent à son débarquement huit mois après son arrivée dans le survêtement du fils prodigue et du sauveur. De son côté, le club sédunois tente de donner un souffle consistant à un groupe censé le relancer vers les trophées après le débarras complet des acteurs malheureux de la première défaite sédunoise en finale de la Coupe de Suisse. Ces deux trajectoires dessinent enfin une constellation idéale pour une union engagée dans un premier temps jusqu’au terme de la saison.
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Murat Yakin élimine trois fois le FC Sion
Le nouvel entraîneur de la formation sédunoise débutera son aventure valaisanne à Thoune samedi. Ce calendrier s’inscrit comme un clin d’œil facétieux du destin. Le 18 octobre 2009, le FC Sion, tenant du trophée, trébuche après prolongations sur la pelouse bosselée du Lachen en seizièmes de finale de la Coupe de Suisse contre le FC Thoune, pensionnaire de Challenge League, que dirige pour la première saison Murat Yakin. Christian Constantin s’offre une nuit de réflexion, mais il conserve Didier Tholot qui convoque ses joueurs à 6h30 le lendemain matin pour la première séance de la journée. Si le revers de son équipe le vexe profondément, le patron du club sédunois ne manque pas de relever les qualités de coaching de l’étoile montante des bancs de touche suisses.
Un détour par Moscou
Deux épisodes supplémentaires rallient définitivement les suffrages du dirigeant valaisan. Le 11 avril 2012, Lucerne, emmené par Murat Yakin, prive le FC Sion d’une treizième finale de coupe en s’imposant au stade de Tourbillon, 0-1 au terme d’un match parfaitement maîtrisé tactiquement. Le coup provoque une fissure définitive entre Laurent Roussey, qui démissionne dans la foulée, et le président valaisan. Si un doute subsistait dans l’esprit de Christian Constantin, le courtisé technicien l’efface douze mois plus tard. Le FC Bâle s’impose en demi-finale de coupe au stade de Tourbillon, 0-1, au terme d’un match durant lequel la maîtrise tactique du visiteur prive l’équipe de Rino Gattuso de toute réplique. L’architecte de ce succès s’appelle une nouvelle fois Murat Yakin.
La coupe est pleine au point de la faire déborder de louanges vis-à-vis du Bâlois dont l’ascension fulgurante se concrétise par deux titres consécutifs de champion. L’étape suivante le conduit à Moscou dans le rectangle technique du Spartak. Elle dure douze mois. Murat Yakin effectue ensuite un rebond spectaculaire à Schaffhouse en Challenge League avant de connaître l’échec à GC. A Sion, il tentera notamment de conquérir la Coupe de Suisse, un trophée qui lui a toujours filé entre les mains malgré son impressionnant palmarès face au FC Sion dans cette compétition.