Caramba, encore raté...

"Kanghaï" était bel et bien en France voisine. Une opération de récupération a été tentée. Sans succès pour l'instant.

12 mars 2012, 00:01
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La belle histoire avait pourtant bien commencé. Lundi passé, Michel Darbon, garde-chasse particulier de Saint-Andéol, dans le Trièves (Isère), découvrait avec stupéfaction un majestueux aigle royal juché sur un tas de fumier, proche de sa maison. Il ne le savait pas encore mais il était en présence de "Kanghaï", l'aigle royal, propriété de l'Office du tourisme de Sion, qui a pris les airs depuis bientôt trois semaines. Passionné d'ornithologie, Michel Darbon, interrogé par nos confrères du "Dauphiné Libéré", avoue avoir vécu une semaine au paradis: "J'ai passé des heures à observer l'oiseau évoluer autour de chez moi. A le regarder se faire attaquer par d'autres aigles royaux du coin visiblement peu enclins à se faire voler leur coin de ciel. Sans oublier les nuits, passées les yeux ouverts, en espérant que l'aigle serait encore là le lendemain."

 

La magie d'internet

 

Apparemment satisfaite de l'hospitalité fournie par Michel Darbon, "Kanghaï" s'est même permis de croquer l'une des poules du garde-chasse. "J'ai tourné les yeux à peine dix minutes et l'oiseau avait déjà terminé son festin." Impressionné par ce nouvel animal de compagnie, le garde-chasse multiplie les photos. L'un de ses amis lui conseille de les publier sur internet. Bien leur en a pris, 400 kilomètres plus loin, grâce à la magie de la Toile, le fauconnier Benoît Delbeauve et Jean-Marc Jacquod, directeur de l'Office du tourisme de Sion, tombent des nues lorsqu'ils reconnaissent leur protégée à plumes. "Cela a été une sacrée surprise. Grâce aux photos de Michel Darbon, le doute n'était plus possible. Les clichés montraient clairement les lanières, les grelots et l'émetteur" , explique le directeur de l'OT.

Incapable de tenir en place suite à cette bonne nouvelle, Benoît Delbeauve a pris la route de Saint-Andéol vendredi, armé de son pistolet télémétrique. Les recherches ont immédiatement débuté mais elles se sont soldées par un échec. Durant tout l'après-midi, le fauconnier et le garde-chasse ont tenté d'apercevoir "Kanghaï". Sans succès. A la nuit tombée, Michel Darbon et son épouse Yvonne ont proposé d'héberger leur hôte afin de pouvoir continuer les recherches samedi. Malheureusement, la journée s'est à nouveau soldée par un échec. La mort dans l'âme, Benoît Delbeauve a dû se résoudre à regagner le Valais en fin de journée: "Cet aigle peut parcourir jusqu'à 500 kilomètres par jour. Sans compter la force des courants thermiques qui peuvent l'emmener encore plus loin".

 

Toujours de l'espoir

 

Même si la belle histoire n'a pas connu une fin heureuse, les propriétaires de "Kanghaï" gardent espoir. "La région où se trouve l'aigle est le pays de la chasse. C'est une zone très surveillée avec un réseau de chasseurs et de passionnés bien organisé. Nous espérons localiser rapidement l'aigle ", précise Jean-Marc Jacquod qui est quand même conscient que les choses commencent à se compliquer car il ne pourra par organiser une opération de récupération à chaque fois qu'une nouvelle piste survient. "De surcroît, en mangeant une poule, "Kanghaï" a franchi une étape supplémentaire. On sait qu'elle est donc capable maintenant de se nourrir seule, ce qui ne va pas faciliter notre tâche" , conclut Jean-Marc Jacquod.