Comment a pu être intitulé un livre album qui célèbre les 40 printemps de GénérationS Arc-en-Ciel ou GENAC? «Passionnément» bien sûr. Peut-être aussi parce que son chef de chœur ne ménage pas ses efforts pour diriger ses 140 chanteurs de 6 à 66 ans.

Et son engagement ne date pas d’hier puisque c’est en 2005, à l’âge de 19 ans, qu’il a pris cette fonction. Les 4, 5, 9, 10 et 11 juin, les chanteurs et onze musiciens interpréteront des titres qui ont marqué cette formation et ses auditeurs. Cette belle histoire, il l’a écrite à la suite de ses parents qui ont commencé l’aventure.

Michèle-Andrée, musicienne professionnelle, et Pierre-Marie Epiney, enseignant, ont rythmé la vie sierroise pendant plus de vingt ans avec des chansons bien connues. «J’ai reçu cette direction comme un héritage, six comédies musicales avaient été présentées, avec Anne-Sophie Marques, l’animatrice, on a essayé ensuite beaucoup de choses et nous avons lancé des concerts thématiques.»

GENAC va fêter ses 40 printemps avec son concert anniversaire présenté à cinq reprises au TLH-Sierre et le vernissage d’un livre-album. © Philippe Martin

De l’énergie à revendre

Thierry Epiney a trouvé comme il l’indique «une formule magique». «La journée, je compose et le soir, je dirige.» Il œuvre au sein d’un espace de coworking aux accents industriels. Un graphiste-peintre, un graphiste- illustrateur, un programmateur de festivals partagent les lieux. «J’aime cette énergie de création, on présente ce qu’on réalise, on peut avoir un regard critique.» De l’énergie, cet habitant de Miège en a à revendre.

Avant de se mettre au travail le matin, il prévoit une petite séance de gymnastique. Lorsqu’il prépare la tournée du cirque Monti en Argovie, il profite de ses après-midi pour améliorer sa forme. «J’aime courir, cela me permet de m’évader et c’est le seul moment où je peux écouter de la musique parce que je n’en fais pas», lance-t-il avec un grand sourire. Mais l’homme ne fait jamais rien à moitié. «Je m’entraîne pour Sierre-Zinal.» Qu’il court en 3 heures 47 minutes.

Au cirque

Prochainement il va rejoindre les artistes de cirque pour composer sa quatrième tournée. «Le thème est le sable, c’est très inspirant», souligne celui qui va dormir pendant deux mois dans une roulotte. Stefan Hort, metteur en scène et directeur du Spot à Sion, l’a amené sur la piste des étoiles.

Il suffit de lui donner quelques mots pour qu’il vienne avec des propositions, il a une curiosité et une créativité très développées.

Stefan Hort, metteur en scène et directeur du Spot à Sion

Leur première collaboration était pour le cirque Starlight. «Comme metteur en scène, je voulais travailler avec un artiste pour la musique.» D’autres rencontres professionnelles ont suivi. «Pour la bande originale de «Journal», il a par exemple proposé des instruments rares avec des sonorités particulières, il suffit de lui donner quelques mots pour qu’il vienne avec des propositions, il a une curiosité et une créativité très développées.» Stefan Hort relève aussi les qualités humaines de Thierry Epiney. «Même lorsqu’on travaille beaucoup, dans le stress, il conserve sa bonne humeur, c’est une force dans une équipe.»

J’aime les virages à 180 degrés, un jour je fais de l’électro, le suivant je compose pour un orchestre symphonique.

Thierry Epiney, musicien, compositeur et chef de chœur

Manu Voirol œuvre fréquemment avec Thierry Epiney depuis une décennie. Ils ont collaboré notamment pour le spectacle sons et lumières «Feodalia» en 2016. Ce violoniste met en avant son talent et son esprit d’ouverture. «J’adore sa variété musicale, il va apporter des idées et des spécialités alors que des artistes restent dans leur zone de confort.» L’artiste valaisan est en effet actif dans tous les registres. «J’aime les virages à 180 degrés, un jour je fais de l’électro, le suivant je compose pour un orchestre symphonique.»

La preuve, en avril il a assuré la direction des «Carmina Burana» pour le centenaire de l’église de Chippis. Auparavant, il a signé la bande-son d’une réalisation d’une banque. Il a eu l’originale idée de capter sur place «tous les sons du quotidien des collaborateurs. Aussi bien lorsqu’ils font des opérations à la calculette que lorsqu’ils comptent des liasses de billets. «J’ai même enregistré l’alarme de l’ascenseur.» L’an dernier, il a œuvré pour le documentaire dédié au peintre Arcabas de Gaëlle May.

Face au public avec «Tikom»

Manu Voirol apprécie «Tikom». «Il réalise des choses incroyables.» Ce projet «électro lumineux», l’un des derniers-nés de Thierry Epiney, a déjà été programmé à plusieurs reprises dans le canton depuis le début 2020. «Je voulais retourner aux sources de ma formation musicale qui étaient les percussions, j’ai acheté un marimba et j’y ai ajouté des machines.»

Sandy Crittin s’occupe de la technique. Ce mélange est «plutôt festif» et lui permet de faire face à son public. «Je vais le développer par un EP qui sortira en deuxième partie d’année.» Un succès qui ne l’empêche pas d’avoir encore des rêves. Comme celui de créer une œuvre symphonique pour un ballet.

De l’énergie à revendre

Au cirque

Face au public avec «Tikom»

Thierry Epiney du tac au tac

Un clip a été réalisé pour les 40 ans de GENAC.

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