Ils sont jeunes. Parmi les 23 joueurs alignés régulièrement par Yves Sarault, depuis le début de la saison, huit d’entre eux ont moins de 23 ans. Ils jouent beaucoup. Huit d’entre eux, encore, ont droit à plus de dix minutes de présence sur la glace par match. Et ils sont décisifs. Les uns assument de grosses responsabilités, d’autres empilent les points. Bref, depuis deux mois, un véritable vent de fraîcheur souffle dans la patinoire de Graben. Au figuré, cette fois.

La moyenne d’âge: des joueurs jeunes mais expérimentés

hc sierre yonas berthoud et sacha berthoud Yonas Berthoud et Sacha Berthoud, deux jeunes qui ne manquent pas de culot. © Le Nouvelliste

Sierre n’est bien évidemment pas l’équipe la plus jeune en Swiss League. D’une part, il a toujours dans ses rangs quelques trentenaires: Tomas Dolana, Eric Castonguay, Mathieu Maret, Giacomo Casserini, Remo Giovannini et Arnaud Montandon. D’autre part, les Ticino Rockets, Grasshopper et Winterthour ont pour vocation première de former des jeunes. Il n’en reste pas moins qu’à Graben, ils sont huit titulaires à avouer moins de 23 ans. «Sur la carte d’identité, l’équipe est jeune», confirme Christophe Fellay, directeur sportif. «Mais en termes de bouteille, elle a déjà une certaine expérience de la ligue. Preuve en est qu’ils ne sont pas impressionnés lorsqu’ils doivent assumer des responsabilités dans un derby.»

Le HC Sierre remplit donc deux objectifs: son projet «héritage» affiché dès sa promotion et la vocation de la Swiss League qui doit, idéalement, servir de tremplin pour l’élite. «Notre philosophie est assumée mais elle a aussi été facilitée par nos moyens financiers limités», reconnaît le dirigeant.

Le temps de jeu: les cartes sont redistribuées

Yonas Berthoud a droit à près de 19 minutes de temps de glace par match. © Remo Pagliarani

En dehors de quelques leaders – les frères Montandon, les étrangers et Mathieu Maret – qui sont très souvent sur la glace, plusieurs jeunes affichent un temps de jeu très respectable. Yonas Berthoud est aligné durant près de 19 minutes par match, la sixième meilleure moyenne. Benjamin Bougro, Benjamin Bonvin, Arnaud Riat, Nicolas Perrenoud et Eliot Bernazzi ont droit entre 13 et 15 minutes. «Dès le moment où ils font le job, je ne vois pas pourquoi je ne leur ferai pas confiance», argue Yves Sarault. «Ils sont tout aussi légitimes que les joueurs déjà bien établis à Sierre. Je n’ai aucune crainte de les utiliser à toutes les sauces. C’est ma philosophie, en général, de ne considérer ni l’âge ni les antécédents d’un joueur. En plus, quand on enchaîne autant de matchs en si peu de jours, j’ai besoin d’utiliser mon banc et de gérer l’effort de chacun.»

C’est dans la philosophie d’Yves Sarault de faire confiance aux jeunes.

Christophe Fellay, directeur sportif du HC Sierre

«Cette confiance accordée aux jeunes doit beaucoup à la philosophie d’Yves Sarault qui redistribue constamment les cartes et n’hésite pas à aligner un jeune aux côtés des étrangers», applaudit son directeur sportif. «Ce choix n’a rien de politique. C’est une volonté assumée du coach pour qui rien n’est jamais acquis. Sa structure de jeu aide les jeunes à trouver rapidement leur place. Aujourd’hui, les signaux sont encourageants.»

Même les trois juniors U20 prêtés avant la pause ne sont pas restés les bras croisés sur le banc.

Les statistiques: elles leur sont plutôt favorables

Sierre le, 25 oct. 2022 : Hockey. HC Sierre . Benjamin Bonvin. ©Sacha Bittel/Le Nouvelliste

Benjamin Bonvin auteur de 13 points depuis le début de la saison. © Sacha Bittel

Par rapport à la saison passée, ils produisent tous davantage en termes de buts et d’assists. «Je n’ai pas cherché à savoir quel était leur bilan comptable l’hiver dernier mais, de toute façon, quand un joueur est davantage sollicité, c’est normal que sa production augmente», rappelle Yves Sarault.

En termes de plus/minus – la présence sur la glace lors des buts marqués et encaissés –, ils squattent également les premiers rangs puisqu’ils sont sept dans le top 8 interne. «Il faut relativiser cette statistique, ne serait-ce qu’en raison des buts concédés dans la cage vide», atténue le coach. «Tous ces jeunes qui figurent dans les plus, c’est évidemment bon signe.»

«Nous sommes plus sensibles aux consignes, respectées ou non, qu’aux statistiques», souligne Christophe Fellay. «Celles-ci servent davantage quand il s’agit de trouver des solutions et d’expliquer une série de défaites. Les chiffres, on peut toujours les interpréter selon les circonstances. Les seuls qui nous intéressent, ce sont ceux affichés au tableau à la fin du match.»

Je n’aurais pas peur d’introduire certains de ces jeunes dans un quatrième bloc en NL.

Yves Sarault, entraîneur du HC Sierre

Reste à savoir, à la fin, si l’un ou l’autre de ces jeunes qui n’ont pas tous profité d’une formation élite peut rêver d’un contrat en National League? Ou, tout au moins, devenir des leaders en deuxième division? «Entre le nombre d’étrangers croissant dans l’élite et le peu d’intérêt que les formations de NL accordent à la Swiss League, il convient de rester prudent», nuance Christophe Fellay. «Très peu de jeunes font le pas dans l’élite. Ce qui m’intéresse, surtout, c’est de les voir grandir au sein du HC Sierre et qu’ils contribuent à ce que le club joue les premiers rôles en Swiss League avec des joueurs de la région et auxquels les supporters peuvent s’identifier.»

«Ils sont peut-être encore jeunes et un peu légers pour la NL mais je n’aurais pas peur d’en introduire certains dans un quatrième bloc», s’avance Yves Sarault.

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