Cet article est publié dans le cadre de notre dossier 1 semaine, 1 ville dédié à Sierre.

Retrouvez tous les grands projets, les chiffres-clés, les portraits et les micros-trottoirs.

La Barre de Borzuat, un élément majeur du renouveau des écoles

La Barre de Borzuat date des années 1940. Il va subir un lifting important dès 2023. Photo: Sabine Papilloud

C’est un bâtiment scolaire historique et emblématique de Sierre qui va prendre un sacré coup de jeune. Construite il y a huitante ans, la Barre, bâtisse principale du centre scolaire de Borzuat, devrait entamer sa mue en 2023. Cette nouvelle étape interviendra donc dix ans après la fin de la première phase de réfection du site et l’inauguration du nouveau bâtiment Rilke en 2013. Ce projet avait marqué le début d’un vaste plan de remise à niveau du parc scolaire sierrois, de l’école de Goubing à celle de Granges.

Pourquoi maintenant?

La Barre, c’est tout un symbole pour Olivier Salamin, conseiller municipal chargé des constructions et bâtiments. «D’abord parce que c’est un important projet qui implique plusieurs services et un investissement considérable pour la Ville dans le cadre des rénovations des infrastructures scolaires. Ensuite, parce que nous sommes beaucoup de Sierrois à avoir fréquenté l’école comme elle est encore aujourd’hui. Enfin parce qu’on en a beaucoup et longtemps parlé.»

Lors de l’inauguration du bâtiment Rilke, les travaux étaient envisagés à l’horizon 2017. Ils ne commenceront finalement pas avant 2023. Pourquoi? Olivier Salamin répond que le plan directeur des écoles doit proposer des étapes cohérentes, réalisables par les services et supportables pour les finances de la Ville. «Après le grand chantier de la rénovation de l’école de Granges, qui a succédé au bâtiment Rilke, c’est celui de Borzuat qui peut à présent démarrer.»

Ce timing tient aussi à une occasion opportune. Celle de pouvoir replacer temporairement une partie des élèves qui occupent le centre scolaire sur d’autres sites, de l’ancienne école de commerce à l’ancienne école allemande en passant par l’école de Goubing.

L’établissement sera mis aux normes parasismiques, énergétiques ou d’accessibilité et sera rendu plus fonctionnel.

Patrick Caloz, responsable des bâtiments communaux à la municipalité

Rénovation plutôt que reconstruction

La Barre de Borzuat a beau dater des années 1940, elle ne sera pas totalement détruite pour repartir de zéro. Elle fera l’objet d’une rénovation en profondeur. «L’établissement sera mis aux normes parasismiques, énergétiques ou d’accessibilité et sera rendu plus fonctionnel», précise Patrick Caloz, responsable des bâtiments communaux à la municipalité. «Par exemple, il y a aujourd’hui cinq salles de classe par étage, demain il n’y en aura plus que quatre pour s’approcher au mieux des standards actuels en matière d’espace.»

Le choix de passer par une rénovation de fond plutôt que lancer un projet entièrement nouveau est économique, écologique mais aussi patrimonial, selon Laurence Salamin, architecte de ville. «Le bâtiment a une certaine valeur, car il est typique des constructions des années 1940», explique la cheffe du service communal de l’édilité. «En accord avec le service immobilier et patrimoine du canton, nous avons préféré partir de l’existant même si le fait de travailler en rénovation constitue un vrai défi.»

Le projet de la Barre de Borzuat en bref:
Coût: 18 millions environ (estimation première des coûts)
Etape actuelle du projet: en phase d’études détaillées, crédit d’engagement prévu en juin 2022, mise à l’enquête prévue en automne 2022
Mise en service projetée: automne 2026

Le pont Beaulieu et l’esplanade de la gare, l’épine dans le développement du centre

De chaque côté des voies CFF, on distingue les bases de l'ancien Pont Beaulieu démoli en 2018 pour permettre la circulation des trains à deux étages. Photo Sabine Papilloud

C’est le projet le plus attendu par les Sierrois et le véritable cœur du plan directeur du centre-ville. Mais le nouveau pont Beaulieu et l’esplanade de la gare, plus de trois ans après la démolition de l’ancien ouvrage, continuent de se faire désirer.

Suite à divers recours, le chantier de reconstruction a été bloqué par une décision du Tribunal fédéral en septembre 2020. Selon la plus haute instance juridique du pays, l’ensemble des aménagements prévus (pont, rampe d’accès et giratoire) auraient dû faire l’objet de deux procédures distinctes et non pas d’une seule.

«Physiquement, l’esplanade de la gare et le pont sont liés. C’est pourquoi l’option de présenter l’ensemble sur une seule procédure avait été prise avec les CFF», explique Stéphane Delaloye, ingénieur de ville. Cela n’a pas été l’avis du TF qui a débouté Sierre et les CFF, renvoyant le projet à la case départ.

Ce pont doit aussi permettre de désenclaver la gare et de proposer une desserte en transports publics urbains plus cohérente.

Stéphane Delaloye, ingénieur de la ville de Sierre

Pas de couac sur le dossier

Pour autant, Pierre Kenzelmann, conseiller municipal chargé de la mobilité et des travaux publics, assure qu’il n’y a pas eu de couac sur ce dossier. «Le projet a reçu les préavis positifs des services cantonaux et a été validé par les différentes instances fédérales. Il a passé toutes les étapes sans encombre jusqu’à ce que le TF intervienne au niveau de la forme et pas sur le fond.»

Au quotidien, l’absence de cette liaison structurante pour la ville pèse sur certains quartiers. Des habitants du sud de Sierre sont contraints à des détours. Le trafic se reporte sur d’autres rues provoquant des désagréments pour les riverains et l’engorgement de certains axes routiers. «Ce pont doit aussi permettre de désenclaver la gare et de proposer une desserte en transports publics urbains plus cohérente», relève Stéphane Delaloye.

Si on a un rêve, c’est de ne pas recevoir d'oppositions pour les nouvelles procédures du pont Beaulieu et de l'esplanade de la gare.

Laurence Salamin, architecte de la ville de Sierre

Les autorités prudentes sur les délais

Jusqu’à quand cette situation va-t-elle perdurer? La prudence est de mise. Une seule certitude, la nouvelle mise à l’enquête sera lancée en début d’année 2022. Pour le reste, la question est délicate et la réponse dépendra de nombreux facteurs, notamment d’éventuelles nouvelles oppositions. «Si on a un rêve, c’est de ne pas en recevoir», lance Laurence Salamin.

Un vœu qui risque fort de ne pas se réaliser tant il est probable que les personnes opposées à la première mise à l’enquête poursuivent leur combat. «La dernière procédure a pris près de quatre ans et demi», indique Stéphane Delaloye, tout en se refusant à un quelconque pronostic.

Si le projet reste le même, excepté quelques modifications mineures, son coût devrait quant à lui grimper. En cause, selon l’ingénieur de ville: le fait que la séparation du projet en deux procédures, la renégociation de la convention avec les CFF et surtout l’augmentation du prix des matières. «Si le chantier avait démarré dans le timing prévu, on aurait évité ces surcoûts.»

Le projet pont Beaulieu et esplanade de la gare en bref:
Coût: 12 millions de francs selon le premier projet, répartis entre la ville (3,3 millions) et les CFF (8,3 millions), selon le crédit d’engagement accepté par le Conseil général en 2016. Un surcoût devrait intervenir et la répartition pourrait évoluer
Etape actuelle du projet: mise à l’enquête début 2022
Mise en service projetée: aucune date évoquée

Condémines 20/30, la naissance d’un nouveau quartier

Les anciens terrains du FC Sierre ont été choisis pour accueillir la future nouvelle patinoire du HC Sierre. Cette réalisation fait partie du projet Condémines 20/30, qui dessine les contours de tout le quartier. Photo: Sabine Papilloud

C’est une zone pleine de possibilités à proximité du centre-ville. Une réserve de terrain aux mains de la municipalité où se façonnera bientôt le Sierre du futur. «Le potentiel de développement de cette zone est énorme», relève Olivier Salamin, conseiller municipal chargé des constructions et des bâtiments. Sous le nom Condémines 20/30, le quartier a fait l’objet d’une démarche participative inédite de planification test.

Ce processus a permis de confronter les visions de différents bureaux d’architecture à celles des citoyens, d’arrêter certains principes d’urbanisation, les lignes directrices de l’ensemble et de dessiner les contours des projets à venir. Et autant dire qu’ils sont aussi nombreux que cruciaux pour le développement sierrois.

Le potentiel de développement de cette zone est énorme.

Olivier Salamin, conseiller municipal chargé des constructions et des bâtiments

Une réaffectation temporaire avant la patinoire

D’abord, il y a la patinoire, que tous les supporters du HC Sierre espèrent. Les anciens terrains de foot du club local ont été choisis pour accueillir la remplaçante de la vénérable Graben. «Nous pouvons imaginer avoir cette halle de glace construite dans les cinq ans», assure Laurence Salamin, architecte de Sierre. Un accord entre les différents partenaires devrait être trouvé d’ici à fin août 2022.

En attendant ce chantier, la municipalité veut proposer une réaffectation temporaire des terrains de football dès l’année prochaine. «On prévoit la création d’un mini-parcours Vita, la mise à disposition de l’ancienne cantine à la location et celle des terrains pour du sport en famille ou entre amis», explique la cheffe du service de l’édilité. Ces éléments transitoires ont été validés au budget 2022 par le Conseil général sierrois mercredi soir.

Le projet d’école d’art jugé en février

Autre transformation attendue, celle de la friche industrielle USEGO en campus qui abritera l’Ecole de design et haute école d’art du Valais (EDHEA) ainsi que l’Ecole de couture du Valais. Le concours d’architecture pour ce projet va être jugé en février de l’année prochaine.

Le canton pilote ce dossier mais selon l’architecte de ville le chantier pourrait bien être rapide. Au sud du quartier, la municipalité prévoit des îlots d’habitations pour lui conférer une ambiance conviviale. «Nous voulons faire de Condémines un écoquartier avec une véritable qualité de vie. On veut que les gens vivent à côté de la patinoire, vivent à côté du Théâtre Les Halles qui est un peu isolé de la ville aujourd’hui. On peut imaginer aussi des bureaux ou du petit artisanat. De la végétation pour lier le tout», décrit Laurence Salamin. «Nous disposons d’une vision stratégique pour le quartier. Il faut maintenant diviser cette vision en petite tranche de réalisation.»

Le projet Condémines 20/30 en bref:
Coût: pas chiffré dans sa globalité
Etape actuelle du projet: projet de patinoire et concours d’architecture pour la future école d’art en cours
Mise en service projetée: pour les premiers éléments (école d’art et patinoire) dans les cinq ans

La voie de mobilité douce, une pièce du puzzle pour réduire le trafic automobile au centre

Les travaux de la première partie de la voie de mobilité douce reliant la route de l'Industrie au Théatre les Halles sont en cours. Photo: Sabine Papilloud

Sierre ne fait pas exception. Comme bon nombre de localités valaisannes, elle cherche à favoriser la mobilité douce dans ses rues. Et en la matière, un des chaînons importants pour les futurs déplacements à pied et à vélo va de l’avant. «C’est une des colonnes vertébrales de la mobilité sierroise», assure Stéphane Delaloye, ingénieur de ville. «Cette voie permettra de relier le centre au sud de la ville. Plus précisément, elle mènera de l’avenue des Platanes à la rue de l’Industrie, en desservant aussi la zone du Théâtre Les Halles (TLH) où un segment permet déjà de rejoindre les berges du Rhône.»

Offrir «une liaison intéressante à pied et à vélo»

Cette voie de circulation ne consiste pas en une bande cyclable tracée à la peinture jaune le long d’une route fréquentée. Le projet prévoit sur certains tronçons une véritable nouvelle voie de chaussée, partagée entre les piétons et les vélos mais séparée et protégée du trafic automobile.

A la manière de la passerelle construite à Pont Chalais à proximité du centre sportif d’Ecossia. Pour le reste, elle sera située sur des routes bénéficiant de mesures de modération du trafic.

«Il s’agit d’offrir une liaison intéressante à pied ou à vélo. En ce sens, elle doit être rapide, sûre et dans une certaine mesure conviviale», résume Laurence Salamin, architecte de ville. Elle insiste. Ce tracé de mobilité douce ne concerne pas que les enfants se rendant à l’école ou souhaitant profiter du secteur de loisirs de Géronde. L’enjeu est aussi économique pour Sierre puisque ce réseau doux permettra également de rejoindre le Technopôle depuis le centre-ville.

Actuellement, entre le trafic de transit et les véhicules cherchant des places de parking, c’est difficile de donner la priorité aux activités commerciales, économiques et de loisirs en ville.

Pierre Kenzelmann, conseiller municipal chargé de la mobilité et des travaux publics

Prioriser le commerce et les loisirs au centre

Le chantier de la première partie de cette liaison de mobilité douce, devisé à 500 000 francs pour relier la rue de l’Industrie au TLH, est en cours. Elle devrait être réalisée pour l’été prochain.

La seconde partie au nord, qui va de la rue de l’Industrie à l’avenue des Platanes, a été mise à l’enquête et le dossier a été transmis au canton. Cette portion va de pair avec le réaménagement de l’avenue en zone 30 pour un coût estimé à 2,5 millions de francs. La mise en service de cette portion devrait intervenir pour l’été 2024 au plus tard.

Pour transformer l’essai de la mobilité douce, la Cité du Soleil devra encore régler par la suite la question de la traversée est-ouest de la ville. Pierre Kenzelmann, conseiller municipal chargé de la mobilité et des travaux publics, rappelle que ces voies sont autant d’éléments d’un plan plus large visant à donner la priorité aux activités commerciales, économiques et de loisirs en ville. «Actuellement, entre le trafic de transit et les véhicules cherchant des places de parking, c’est difficile à réaliser. Plusieurs projets, dont ces nouvelles voies de mobilité douce, vont aider.»

La voie de mobilité douce en bref:
Coût: 3 millions (inclus réaménagement de l’avenue des Platanes en zone 30)
Etape actuelle du projet: en chantier pour la première partie, dossier soumis au canton pour la seconde partie
Mise en service projetée: première partie été 2022, seconde partie été 2024 au plus tard

1 semaine, 1 ville: ces quatre chantiers qui vont changer Sierre dans les dix ans

Ils seront réalisés dans les dix ans et changeront le visage de Sierre une fois terminés. Focus sur quatre chantiers cruciaux pour le futur de la ville.