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Portrait de Dominique Werlen: un président qui croit au potentiel de la lutte en Suisse romande

Dominique Werlen était président de l’Association valaisanne de lutte. Après avoir évolué avec le statut de président par intérim, il s’investit désormais à l’échelon romand.

27 oct. 2017, 10:57
/ Màj. le 27 oct. 2017 à 11:30
Dominique Werlen, président de l'association romande de lutte suisse n'hésite pas à mettre les mains dans la sciure.

Dominique Werlen l’avoue d’autant plus volontiers qu’il n’en garde aucune frustration. Plus jeune, il était bien meilleur footballeur que lutteur. Au point qu’il esquive tout rappel de sa carrière dans la sciure pour disserter, plus facilement, de ses années sur les terrains verts.

«Disons que j’ai simplement taquiné ce sport, rigole-t-il. J’ai adoré me rendre au local de lutte à Sierre. Mais je préfère de loin diriger. On dit qu’être président d’un club de foot, ce n’est que des emmerdes. La lutte, c’est tout le contraire. Ce n’est que du bonheur.»

Après ses années de jeune, et modeste, lutteur, le Grônard avait donc pris ses distances avec cette discipline pour se consacrer au football. C’est son fils, Kevin, qui l’a ramené vers les ronds de sciure.

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«Il a lutté à Bramois. J’ai replongé à ce moment-là. J’ai commencé par entrer dans le comité avant d’assumer la présidence. Très vite, j’ai intégré le comité cantonal. Il y a peu de monde qui veut ou qui peut s’investir dans un club ou une association, encore moins qui ose défendre ses idées. Moi, c’est l’inverse. Je n’ai pas peur de me tromper. Un dirigeant doit savoir écouter les autres. Je crois posséder cette qualité d’ouverture qui permet de décider sans qu’il soit nécessaire de voter. On en discute jusqu’à ce que chacun autour de la table adhère à une décision.»

Un lève-tôt et un couche-tard

De toute évidence, il pourrait évoquer la lutte pendant des heures. «J’aime cet esprit festif, ce folklore, le cor des Alpes. Pour moi, chaque fête (ndlr: le terme utilisé en lutte pour un événement) est une autre fête.»

Depuis quelques mois, le Grônard est donc à la tête de l’association romande. Parce qu’il en était le vice-président. Et parce qu’il a senti que ses collègues étaient derrière lui. «Pourtant, j’avais toujours dit: «Jamais la présidence.» C’est dix fois plus de boulot qu’à la tête de l’association valaisanne.» Dès lors, pourquoi s’est-il lancé? «La lutte, c’est plus qu’une passion. Et parce que j’ai du temps, aussi. Je dors très peu. Je suis tous les matins au bureau à 5 h 30, au plus tard.»

Certes, mais Dominique Werlen admet aussi consacrer près de deux heures, chaque jour, à la lutte. Entre les mails, les téléphones et la préparation des séances, il ne décroche jamais complètement. Les week-ends, peut-être? «Pas en pleine saison, sourit-il. J’assiste à une petite vingtaine de fêtes.»
 
Et tout ça, bénévolement, bien sûr. A l’instar d’autres responsables, il a juste droit à un modeste forfait en guise de défraiement. Le solde, c’est de sa poche. Mais il s’en moque.

Après tout, il s’épanouit tellement dans ce milieu qu’il assure que «cette passion n’a pas de prix. L’argent que l’association gère, on préfère qu’il serve à la formation des jeunes. D’ailleurs, c’est ma priorité absolue.»

Des amitiés et des relations d’affaires

Son salaire, indirect, ce sont les relations nouées à travers tout le pays, les amitiés développées quel que soit le milieu social et, aussi, quelques affaires professionnelles tissées au bord des ronds de sciure. «Je dois 20% de mon chiffre d’affaires à la lutte, avoue-t-il. Ce n’est pas le but, mais ce n’est pas négligeable. En plus, cette clientèle est fidèle et me fait facilement confiance.»

Ses objectifs, élaborés avec son chef technique, sont assez ambitieux compte tenu de la concurrence alémanique. «Lors de la prochaine fête fédérale des jeunes, en 2018, nous visons quatre ou cinq couronnes. Chez les actifs, le but est de ramener au moins deux distinctions.»

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C’est assez ambitieux quand on sait que la Suisse romande accuse un retard considérable par rapport à la Suisse alémanique où certains lutteurs vivent de leur sport. «Grâce aux sponsors privés, rectifie le président. Il n’y a pas d’argent dans notre sport. C’est pour ça qu’il est propre, qu’il n’y a pas de dopage et qu’il y a autant de respect. Il faut savoir que le gagnant essuie toujours le perdant, après une passe. Aucun lutteur ne discute de sa note ou réclame auprès de l’arbitre.»

Réduire l’écart avec la Suisse alémanique

En principe, Dominique Werlen entend rester à ce poste durant cinq ans. C’est le temps nécessaire pour renforcer l’association romande en Suisse et réduire l’écart avec les régions alémaniques. «Il y a les résultats, bien sûr, mais aussi le nombre de membres. Fribourg est une place forte. Ailleurs, il y a encore une grosse marge de progression. Le travail doit être fait au sein de chaque canton. De notre côté, nous avons mis en place des entraînements et des stages.»

C’est une certitude. Dominique Werlen n’est pas encore prêt à faire la grasse matinée.

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