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Portrait du valaisan Stefan Hort, un jeune metteur en scène prometteur

Avec le spectacle «Aparté», le valaisan Stefan Hort signe sa deuxième création pour la compagnie Starlight.

08 juin 2012, 13:26
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En jeans, chemise à rayures et gilet cintré, Stefan Hort apparaît. Plein de sourires différents aux lèvres. «Je sors du briefing avec les artistes», s’excuse-t-il alors qu’il est pile à l’heure. «Dans soixante minutes, ils entrent en scène.» Dans son regard vert pastel, on décèle un garçon timide, un peu gêné par l’exercice.

Il sourit encore puis s’assied enfin. Pose sa bouteille d’eau sur la table, la récupère aussitôt, la triture tout en racontant la genèse d’«Aparté». Car à 26 ans seulement, c’est lui qui a écrit et mis en scène le dernier spectacle du Cirque Starlight. Un périple étonnant au cœur d’un appartement imaginaire, dans lequel on entre par une porte d’entrée en forme de frigidaire.

N’arrête pas ton cirque

Le cirque, c’est sa vie. Pour le comprendre, retour à la fin des années huitante. Le petit Stefan fait ses premiers pas à Venthône. Enfant, il s’essaie à tous les sports mais sans jamais terminer une saison. Jusqu’à ce que le chapiteau le dévore. «Il est vite devenu un bras droit», se souvient Sophie Albasini, directrice et fondatrice de l’école de cirque Zôfy. Sur scène, l’adolescent affiche une préférence pour le jonglage, ne se voit pas dans les airs. «Je suis un rêveur. La tête dans les nuages peut-être, les pieds sur terre toujours. L’important c’est d’être assez grand pour ça.» Déjà, il préfère les coulisses. Il fabrique son costume, construit sa propre machine à fumée.

Mais avant de s’imaginer en haut de l’affiche, il faut «apprendre un vrai métier». C’est ce que lui rappellent gentiment son papa ingénieur et sa maman comptable. Au collège, «pour leur faire plaisir», Stefan Hort s’oriente vers la physique et les mathématiques. Hors de l’école, le cirque, rien que le citque. Dès qu’il obtient sa maturité, il s’envole pour Berlin.

Rêve américain

Il frappe aux portes, à gauche à droite. Il conçoit des éclairages, apprend sur le tas. Et puis un jour, «qui ne tente rien n’a rien», il postule à l’école nationale de théâtre du Canada. Ses parents prennent un vol pour Montréal, constatent que leur fiston est heureux. «Et moi, j’avais atteint le point de non-retour», dit le metteur en scène, «j’étais devenu un véritable artiste.» Belle récompense, il touche une bourse d’honneur et vadrouille entre Francfort et Bruxelles, le temps de réaliser un master en étude du spectacle vivant.

Aujourd’hui, cet éternel étudiant (c’est lui qui le dit) ne roule pas sur l’or mais il vit du spectacle. Son carnet de notes toujours ouvert à la page blanche. L’inspiration est partout. Au fil de ses créations, il fait dialoguer cirque, théâtre et danse, redonne de la poésie à un monde qui en manque cruellement.

Perchée sur ses talons aiguilles, la directrice de Starlight, Jocelyne Gasser, est séduite: «Il propose quelque chose de différent.» C’est la deuxième fois qu’elle et son mari Heini lui confient le rôle de chef d’orchestre, après Balchimère. «Entre eux et moi, la confiance est très forte», chuchote alors Stefan Hort.

Des projets sans agenda

Reste pour la vie de tous les jours un garçon curieux, bourré de projets et d’envies. Comme il n’est pas partisan de l’agenda, il note ses idées et ses rendez-vous sur des petits morceaux de papier. Puis en fait la liste, pour ne rien oublier. De retour en Suisse, il se réjouit de pouvoir enfin assister aux spectacles de fin d’année de l’école Zôfy, de voir grandir ses neveux et nièces. L’un d’eux croit que c’est lui qui a inventé le cirque.

18h. La voix de Jocelyne Gasser résonne dans le haut-parleur. Le spectacle va commencer. Proche de «ses» artistes, le metteur en scène prend congé et file en coulisses. Fidèle à lui-même. Un homme qui préfère l’ombre à la lumière.

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