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Crans-Montana: ces Vuignier liés par le sang, le ski et la caméra

Anthony et Nicolas Vuignier sont d’aussi bons skieurs de freestyle que de talentueux réalisateurs. Deux passions qu’ils partagent. Portrait croisé.

24 janv. 2018, 18:31
Sur leurs skis, devant ou derrière la caméra, Nicolas et Anthony Vuignier sont des plus complices.

Anthony et Nicolas Vuignier aiment le ski, la poudreuse, s’envoyer en l’air et se filmer. Caméra en main, les deux frères, ascendants freestylers, ne manquent pas une seule occasion pour rythmer leurs frasques et leurs arabesques enneigées. Le tout en format 16/9. Plus qu’une passion, une véritable vocation pour le duo qui a tracé sa voie dans le microcosme du ski freestyle grâce à des vidéos aussi perchées que pêchues. «Nous avons un petit côté créatif qui vient de notre père, mais nos qualités artistiques se sont développées au fur et à mesure que l’on faisait des conneries dans la neige», confie Nico Vuignier (27 ans). 

Narguer les snowboardeurs

L’inséparable tandem a toujours été aussi inventif que dégourdi, évitant soigneusement de se conformer à la normalité. Alors qu’ils n’avaient pas 10 ans, Antho et Nico s’en allaient narguer «les grands snowboardeurs» dans le park de Crans-Montana où, avec leurs skis, ils étaient interdits. «Du coup, on allait le plus souvent construire des sauts dans la poudre aux Violettes.» Dans le «Colorado», les deux frères font leurs armes et se plaisent à se filmer et visionner leurs exploits le soir dans leur maison de Venthône à une époque où ni les skis à double spatule ni les GoPro n’existaient. «On se filmait avec un caméscope carré sur bande que l’on mettait ensuite dans l’adaptateur à cassettes», sourit Anthony (30 ans).

 

 

Ils ont vite abandonné la compétition

Leur talent précoce fut rapidement repéré par Swiss-Ski qui guettait les premiers skieurs freestyle. «C’était les prémices de la discipline et ils cherchaient du monde pour participer aux premières compétitions FIS», se souvient Anthony, premier champion de Suisse de ski halfpipe. Mais les deux jeunes garçons n’accrochaient pas aux compétitions qu’ils voyaient davantage comme un lieu pour retrouver leurs potes. «Je ne m’y retrouvais pas personnellement», reprend Nicolas qui a également skié sur le Freeride World Tour. «Je ne suis pas quelqu’un de compétitif dans l’âme.»

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Adolescents, ils préféraient s’amuser en imitant le Canadian Air Force, groupe pionnier du ski freestyle backcountry. Caméra en main, Anthony et Nicolas se filmaient parmi avec leurs potes, échafaudant le projet de nouvelles figures. Sur le tas, les deux jeunes frères s’imprégnaient alors des outils de montage pour éditionner leurs meilleurs tricks. «C’est là que j’ai chopé le virus de la réalisation», assure Anthony.
 

© HELOISE MARET


Plus de vues que la télévision alémanique

L’explosion d’internet aidant, le groupe d’amis s’est rapidement assuré une certaine réputation grâce à leurs vidéos au ton décalé. «Le niveau technique a tellement augmenté que l’on s’est concentré sur la réalisation.» Le concept fait mouche, les podcasts du team, drôlement nommé «Crewstacez», s’invitent au premier rang des vidéos les plus vues en Suisse devant même celles de la télévision suisse alémanique. «On s’est rendu compte de l’ampleur lorsque des gamins nous demandaient quand sortait notre prochain podcast.»

Réputation internationale

Une centaine de projets ont vu le jour sur leur site internet depuis 2004. Ces dernières années, leurs courts métrages enneigés se sont toutefois faits plus rares. Mais les deux frères n’ont pas abandonné leur caméra et leurs skis pour autant. Si Anthony Vuignier, attiré depuis tout petit par le milieu du cinéma, a migré vers de nouvelles aventures à Paris où il s’est construit une jolie petite notoriété d’acteur, il revient l’hiver à Crans-Montana pour s’occuper, naturellement, de la création de vidéos pour la station du Haut-Plateau.

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Sur ses spatules, Nicolas Vuignier s’est fait un nom en publiant la vidéo «Le centriphone» dans laquelle il se filme à 360° au ralenti en train de skier dans la poudreuse. «Je voulais toucher un public plus large, basant le concept sur l’esthétique et non sur la performance.» Le buzz est mondial pour près de 4,5 millions de vues sur YouTube. «J’ai même été retweeté par le vice-président d’Apple. Mais ces rats ne m’ont pas offert un iPhone pour autant», rigole-t-il. S’amuser, voilà le credo des deux frères Vuignier. Devant ou derrière la caméra, sur la neige. Mais le plus souvent ensemble.

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