Pendant le confinement, j'ai parfois pensé à ce que je ferais en premier lorsqu’il serait terminé. Il ne m'a pas fallu longtemps pour réaliser que je voulais monter là-haut. Pas professionnellement ni même politiquement, non, simplement en prenant un téléphérique. Jusqu'à Lauchernalp, aux Mayens de L'Ours ou à La Tsoumaz. Vers le soleil.
Le ciel économique est couvert de sombres nuages de pluie. Le soleil du Valais pourrait aider. Mais le bon été qui s'annonce n'est qu'une petite lueur d'espoir. Les défis se succèdent en hiver comme en prévision des années à venir.
Prenez les hôtes étrangers, par exemple. Ils sont vitaux pour la survie de Crans-Montana, Verbier ou Zermatt, mais une grande partie d’entre eux ne viendront pas pendant un certain temps. Et reste encore à voir si le boom des hôtes suisses s'inscrira dans la durée. Si je suis honnête, je crains fort qu’il ne durera pas. Nous pourrions alors être confrontés à une crise économique dramatique. Les morts se comptent à la fin de la guerre, et non pendant.
Mais il ne suffit pas de se plaindre. Nous avons besoin de solutions et, en Valais, il faut que les acteurs du tourisme se montrent confiants. La procrastination n'aide pas. À court terme, cela signifie qu'au moins une partie des pertes doit pouvoir être compensée au moment du remboursement des prêts Covid. Cela permettrait non seulement d'accroître la volonté de remboursement, mais aussi de maintenir les entreprises touristiques en assez bonne santé. Suffisamment saines pour que, non seulement les liquidités soient garanties, mais que les investissements futurs restent possibles. Des investissements dont on a un besoin urgent pour rester compétitif.
Nous sommes sur la voie d'une solution. À long terme, cela ne suffira pas pour survivre sur un marché où, à l'étranger, l’Etat intervient massivement. Les subventions pour les infrastructures et les opérations touristiques dans les pays voisins sont trop importantes. Avec la loi sur les chemins de fer de montagne et le Fonds du tourisme, le canton du Valais a joué un rôle de pionnier dans ce domaine, et il appartient maintenant à la Confédération de faire de même.
Un fonds d'investissement public, comme celui que j'ai exigé dans une motion, pourrait être une aide dans ce domaine. En tout cas, le tourisme a besoin de plus d'argent. Les 40 millions qui ont été débattus lors de la session extraordinaire constituent un petit pas, mais un pas important, d'autant plus que 20 millions de cette enveloppe iront directement aux régions touristiques.
Avec le premier téléphérique jusqu'au sommet. Pour le tourisme, cela ne doit pas rester un souhait, mais devenir une réalité et pas seulement depuis la crise du coronavirus.
Pour l’heure, profitons du soleil valaisan.