Pas question de baisser la garde! Un mois après avoir manifesté devant le Grand Conseil, les opposants à la ligne à très haute tension entre Chamoson et Chippis ont retapé sur le clou. Ce dimanche, près de 400 personnes se sont retrouvés à Chalais à l’appel du groupement pour l’enfouissement de la ligne sous terre afin d’exiger une fois de plus l’arrêt des travaux «tant que la planification de détails n’est pas terminée».
La Suisse a les moyens de relever le défi de l’enfouissement
Porte-parole du groupement chalaisard contre les fameuses lignes, Jean-Daniel Nanchen n’a pas manqué l’occasion de rappeler que 34 des 52 pylônes qui doivent être implantés sur le coteau valaisan sont situés en zone de danger et doivent donc faire l’objet d’études avant leur construction. «Certains de ces pylônes vont mesurer près de 100 mètres, ce qui équivaut à des immeubles de 30 étages», s’offusquent les opposants soutenus dans leur démarche par une initiative parlementaire cantonale déposée le mois dernier au Grand Conseil.
Le président de Grône, Marcel Bayard, a aussi tenu à participer à la manifestation de ce dimanche pour rappeler que tous les opposants à la ligne à très haute tension (THT) Chamoson-Chippis se battront jusqu’au bout. Alors que Swissgrid a commencé les travaux de certains pylônes en septembre dernier, les revendications du Groupement chalaisard pour l’enfouissement de la ligne soutenu dans cette démarche par THT sous terre Valais n’ont ainsi pas changé. «Nous demandons d’arrêter les travaux, tant que les incertitudes techniques qui planent sur le projet n’auront pas été levées ».
Et les opposants de dénoncer l’attitude de Swissgrid pour qui le fait qu’au moins 34 pylônes soient situés en zone de danger «ne représente pas une situation exceptionnelle». La société nationale de distribution électrique a beau affirmer systématiquement qu’il prendra les mesures adéquates d’entente avec le géologue cantonal, Jean-Daniel Nanchen et ses amis ne peuvent pas y croire. « On veut bien admettre qu’enfouir ces lignes représente un défi. Mais la Suisse a les moyens financiers et technologiques de le relever.»
Et la manifestation organisée ce dimanche sur le site de l’Arche des Crétillons à Chalais n’aura servi qu’à creuser un peu plus le fossé séparant les opposants à Swissgrid. L’entreprise a en effet axé sa communication sur le fait que la démonstration de ce dimanche avait été organisée sur la propriété d’un des fers de lance de l’opposition, Alain Zappellaz. Selon Swissgrid, ce dernier avait acheté ce terrain et mis à l’enquête son projet en toute connaissance de cause. «Il ne pouvait ignorer la situation dès lors qu’EOS a formé opposition à son projet.».
Et Swissgrid SA d’affirmer n’avoir aucune raison de s’opposer à l’exploitation de la ferme agrotouristique de l’Arche des Crétillons qui est compatible avec la ligne THT ». Un argumentaire qui a suscité l’incompréhension des opposants ce dimanche. «Nous sommes venus manifester contre l’implantation de pylônes titanesques qui vont dénaturer l’image du Valais pas pour un site privé de Chalais », souligne Jean-Daniel Nanchen.