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Comment se prépare-t-on à affronter Sierre-Zinal?

4350 coureurs seront au départ de Sierre-Zinal dimanche. Mieux vaut être entraîné physiquement et mentalement avant de parcourir les 31 kilomètres du tracé.

11 août 2017, 13:26
/ Màj. le 11 août 2017 à 14:00
4350 coureurs seront au départ de Sierre-Zinal dimanche.

31 kilomètres pour 2200 mètres de dénivelé positif, le mythe de Sierre-Zinal s’est installé dans la mémoire collective de la course à pied. Du «touriste» qui s’élance avec la lampe frontale à cinq heures du matin au professionnel avide de record, tous les coureurs désirent la fameuse course des Cinq 4000 autant qu’ils la craignent et la respectent. «Elle fait peur à tout le monde, lance César Costa malgré ses huit participations et ses trois deuxièmes places. Mais quel plaisir on prend lorsqu’on la court.»

Les sentiments se mélangent. Les 4350 coureurs au départ demain passeront inévitablement par de nombreuses émotions au gré des bornes parcourues. L’effort est aussi violent qu’intense. Mais comment prépare-t-on et gère-t-on réellement les trois, quatre, cinq voire sept heures de souffrance?

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La préparation physique

«On ne peut arriver sur Sierre-Zinal sans préparation, lance Jean-Claude Pont qui a longtemps été le directeur de la compétition. Il n’y a pas de secret: l’entraînement physique est la base pour tous coureurs amateurs ou élites.» Le raisonnement est suivi par Tarcis Ançay, vainqueur de la classique en 2006. «Il est impossible de se dire trois semaines avant la course, je vise une performance. La préparation et une planification adéquates démarrent dès le 1er janvier. Sur la ligne, tu sais que tu es alors dans un bon jour car tu t’es fixé Sierre-Zinal comme ton objectif de l’année et non pas une autre course.»

La reconnaissance

S’il y a un élément incontournable dans la préparation d’une course aussi exigeante que la compétition anniviarde c’est la reconnaissance du parcours. «La grosse difficulté est la typicité de la course puisqu’elle regroupe tous les ingrédients d’une véritable course de montagne», explique Tarcis Ançay. Plus de 1800 mètres de dénivelés positifs attendent les coureurs jusqu’à l’Hôtel Weisshorn situé à la vingtième borne kilométrique. «J’ai toujours entendu plein de gens se plaindre que la montée n’en finissait plus», se remémore Jean-Claude Pont qui conseille vivement de monter une à deux fois au moins jusqu’à Chandolin en guise de repérage. «La reconnaissance permet ainsi de poser des repères et de ne pas avoir de mauvaises surprises lors de la course.»

La gestion de l’effort

Tous les athlètes ayant déjà concouru sur le mythe anniviard vous le répéteront: il est important de ne pas se mettre dans le rouge jusqu’au Weisshorn. «Il ne faut pas partir trop vite, ne pas se griller et se donner le temps d’arriver à Chandolin en gardant du jus. Après, on peut lâcher les chevaux. Il y a encore de nombreux kilomètres pour après gagner des places», analyse César Costa. Le conseil vaut également pour les populaires. «Il ne faut pas regarder le chrono jusqu’à Ponchette puisque c’est là où la pente est la plus abrupte. Il y a toujours du temps pour aller vite», souffle Vincent Theytaz, l’actuel patron de la manifestation à laquelle il a pris part à six reprises. «Il faut également accepter les éventuels ralentissements qui se produiraient dans la montée. Ils seront toujours bénéfiques dans la gestion de l’effort.»

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Le mental

«Plus de 50% de la performance lors d’une telle course se joue dans la tête», affirme César Costa qui porte un soin particulier à la préparation mentale d’un tel effort durant sa phase de préparation. «Certains jours, je suis fatigué et je n’ai pas envie de courir. Mais je me force d’aller à l’entraînement. C’est une aide indispensable si tu as un coup de mou en compétition.» Tarcis Ançay partage l’avis de son protégé du BCVs Mountasics Team. «Pour réaliser la course de sa vie, il faut être prêt mentalement à se faire mal.» L’ancien lauréat de Sierre-Zinal utilisait souvent la visualisation positive lors de ses entraînements. «Je me mettais souvent en mode course. Je pensais que j’étais dans un secteur type du parcours ou que je rattrapais un gars qui me devançait. J’avais les pulsations qui montaient et cela me mettait en transe.»

Retrouvez vendredi en fin d'après-midi une rencontre avec Kilian Jornet qui tentera dimanche d'égaler le record de victoires sur Sierre-Zinal que possède le Mexicain Ricardo Mejia avec cinq succès.

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