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Trois ans d’attente...

... pour 24 heures de sensations fortes. Le pilote bas-valaisan prendra le départ du Bol d’Or, samedi, au Castellet. Une première.

21 sept. 2015, 14:02
kevin zufferey

«C’est une idée qui a mis trois ans à germer.» Kevin Zufferey, pilote du championnat de Suisse en Superstock 1000 cm3, a donc pris un peu de temps pour que son projet, un peu fou, se concrétise. Samedi, à 15 heures, il sera sur la ligne de départ du Bol d’Or, l’équivalent, pour les motards, des 24 Heures du Mans. Au Castellet, un circuit mythique. C’est la première fois que le Martignerain, au côté de deux autres pilotes et d’un remplaçant, fera le tour du cadran sur la piste. «Jusque-là, je me suis contenté de quelques épreuves d’endurance de 6 heures. Il n’y aura donc rien de comparable. Ce que je redoute le plus? La fatigue, en pleine nuit. Les conditions de piste, aussi. S’il pleut, ça peut vite se compliquer.»

En 2012, Kevin Zufferey remporte le classement scratch à Magny-Cours. C’est là qu’il s’est mis en tête de prendre part, un jour, au Bol d’Or. «Il restait quelques obstacles à surmonter, relate-t-il. D’abord, je devais être suffisamment compétitif et rouler assez vite. En 2012, j’étais encore loin d’atteindre les chronos requis. Durant deux ans, je me suis donc contenté du championnat de Suisse pour progresser.»

50 000 francs de frais divers

L’autre condition, c’était de réunir le budget. Il n’est pas négligeable. «50 000 francs sans les motos. Elles sont deux, une pour les essais et les qualifs, qui est aussi le «mulet» (ndlr.: la moto de réserve) et l’autre pour la course avec un moteur neuf. Elles nous sont fournies par Honda pour toute la saison.» Kevin Zufferey décortique les charges. «10 000 francs pour les pneus, 2000 francs d’essence, 2500 francs d’inscription, le déplacement, le logement et l’intendance. Mais la grosse part du budget, quelque 50% des frais, c’est le matériel propre pour l’endurance. Il a fallu tout acheter, l’appareil pour faire le plein d’essence en quatre secondes, l’outillage, les supports pour les roues, les couvertures chauffantes et les jantes.»

Quelques sponsors privés, sur les motos notamment, et des sets de table ont permis de diminuer la facture. Mais le reste est sorti de leur poche. «C’est une passion qui coûte cher», reconnaît le mécanicien.

Restait enfin à réunir le staff complet, soit quelque trente personnes: des mécaniciens, les personnes affectées au ravitaillement et au panneautage, des cuisiniers, des masseurs et des aides. «Ce sont tous des copains, des passionnés qui pourront vivre une fois le Bol d’Or de l’intérieur.» Trois autres pilotes, tous Vaudois – Jérémy Ayer, Bernard Ballys et Vincent Bucins – complètent le team. L’un d’entre eux devra se contenter du rôle de remplaçant. Il ne pourra intervenir qu’à la condition qu’un des trois titulaires connaisse un pépin lors des essais libres ou des qualifications. «En course, si l’un d’entre nous se blesse, nous devrons finir à deux.»

Chacun roulera durant quarante minutes, le temps d’un plein d’essence. A chaque ravitaillement, il laissera sa place à un autre. «Au Castellet, on consomme un peu plus d’un litre au tour. En pleine ligne droite, il nous arrive de dépasser les 300 km/h. C’est impressionnant. Sinon, il y a quand même 100 000 spectateurs au bord du circuit…»

Kevin Zufferey, les trois autres pilotes et le staff, logent dans une villa louée pour l’occasion. Ils sont partis dimanche passé. Les mécaniciens et d’autres bénévoles les ont rejoints mercredi. «Jeudi matin se déroulent les essais libres. L’après-midi, on prend part aux premières qualifications. Elles sont courtes, vingt minutes par pilote.»

24 heures non-stop, ça se prépare des mois à l’avance. «La base, c’est la condition physique. Je pratique du fitness, du vélo et de la course à pied. Ensuite, le championnat de Suisse permet d’entretenir le tout. Par rapport aux manches nationales, qui sont des sprints, il ne faut pas partir le pied au plancher mais trouver son rythme, être régulier et éviter la chute. Si on peut l’éviter ainsi que les soucis mécaniques, c’est quasiment l’assurance d’obtenir un bon résultat.»

Le Mondial d’endurance en 2016?

Un bon résultat? Pour le pilote bas-valaisan, il consisterait à voir l’arrivée, dimanche à 15 heures. «Le bonus, ce serait une place dans le top 15, toutes catégories confondues. Ce serait fantastique.»

A l’avenir, Kevin Zufferey aimerait bien disputer les quatre manches du championnat du monde d’endurance en 2016. Il y a deux épreuves de 24 heures et deux autres de 8 heures. «Financièrement, nous n’avons pas encore calculé le budget global. Mais nous avons déjà acquis tout le matériel nécessaire. On verra si Honda peut nous donner un coup de main. Je préfère l’endurance. L’ambiance y est différente, plus conviviale. Et puis on a le droit à l’erreur. En championnat de Suisse, elle ne pardonne pas.»

La course est à suivre sur Eurosport et en intégralité sur Eurosport 2

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