Maryline Dumas
L’odeur âcre prend à la gorge. En cette après-midi, une centaine de migrants ont été rassemblés dans la cour du centre de détention provisoire de Tariq Sika, en plein centre-ville de Tripoli. Pieds nus, vêtements troués ou raccommodés, ces hommes sont exhibés pour prouver que tant bien que mal, et sans l’Europe, les autorités libyennes luttent contre l’immigration clandestine.
«En un an, nous avons arrêté plus de 7500 migrants dans notre zone qui va de Garabouli (à 65 kilomètres à l’est de Tripoli) jusqu’à Janzour (banlieue ouest de la capitale)», estime Nasser, un enquêteur trava...