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La HES-SO Valais-Wallis fournira la Lonza en spécialistes des biotechnologies

La Lonza et la HES-SO Valais-Wallis ont signé mardi un partenariat sur dix ans. L’objectif affiché: faire du Valais un pôle incontournable dans les technologies du vivant et former des ingénieurs pour l’entreprise pharmaceutique.

28 janv. 2020, 19:00
François Seppey (HES-SO Vallais-Wallis) et Renzo Ciccilini (Lonza) peuvent avoir le sourire aux lèvres.

Jusqu’à aujourd’hui, les relations entre l’Etat du Valais et la Lonza étaient marquées par l’affaire du mercure. «Les débats émotionnels qu’il y a surtout eu dans la partie romande du canton sont le fruit de cent trente ans d’histoire industrielle. Il y a désormais une volonté de résoudre les problèmes», commente Christophe Darbellay, chef du Département de l’économie et de la formation. La page est donc tournée.

Depuis mardi, ce sont les cellules mammifères et les biotechnologies qui ont pris le dessus. L’entreprise haut-valaisanne a en effet signé un partenariat de dix ans avec la HES-SO Valais-Wallis, visant à faire du canton un pôle d’importance mondiale dans ce domaine spécifique des technologies du vivant. Des fiançailles qui s’inscrivent dans le projet Ibex de l’entreprise viégeoise, par lequel elle souhaite se repositionner en leader des biotechnologies grâce à un investissement de 1 milliard de francs à Viège.

«Cet accord nous permettra de créer une chaîne de valeurs complète, qui va de la formation à l’industrialisation, en passant par la recherche.»
Christophe Darbellay, chef du Département de l’économie et de la formation

Fusion des compétences

La Haute école d’ingénierie valaisanne (HEI) est la seule à proposer, en Suisse romande, une filière destinée aux technologies du vivant. La Lonza, elle, dispose de l’expertise dans les systèmes industriels. L’union des deux donnera naissance à l’Advanced Biomanufacturing Lab, consacré aux biotechnologies. Biotechno…quoi? «Elles consistent à modifier des cellules pour obtenir des principes actifs complexes, utiles à de nouveaux médicaments», vulgarise Gaëtan Cherix, directeur de la HEI.

Concrètement, les deux partenaires cofinanceront, à hauteur de 500 000 à 1 million de francs par année, une à deux chaires de professeurs chargés de monter des projets de recherche en bénéficiant de l’appui des employés de la Lonza. La HES tirera ce montant de son budget de fonctionnement annuel. La démarche est similaire à celle qui a été entreprise en 2018 avec Constellium, dans le cadre du Smart Process Lab: développer des solutions innovantes dans les domaines de la numérisation et des processus industriels.

1
million de francs
L’investissement annuel approximatif de la HES-SO et de la Lonza pour financer des projets de recherche

«Normalement, nos professeurs doivent chercher des partenaires industriels et se débrouiller pour trouver des fonds au niveau fédéral ou européen», décrit Gaëtan Cherix. Désormais, ils auront des forces vives à disposition au sein de l’entreprise pharmaceutique. Il ne leur restera plus qu’à convaincre des organismes désireux d’investir dans leur projet.

«Cela nous permettra de créer une chaîne de valeurs complète, qui va de la formation à l’industrialisation, en passant par la recherche», se réjouit Christophe Darbellay.

A lire aussi : Avec Constellium et la HES-SO Valais, le premier laboratoire industriel du canton voit le jour

Répondre aux besoins du marché

Avec le projet Ibex, ce sont près d’un millier de nouveaux emplois qui sont en jeu. «Le Valais n’est pas uniquement un canton de tourisme, mais aussi d’industrie. Ces emplois sont aussi créés pour les Valaisans», relève Renzo Ciccilini, directeur du site de Lonza à Viège. 

Le hic, c’est qu’actuellement, les biotechnologues talentueux sont le plus souvent formés hors du canton ou à l’étranger… et ont tendance à y rester. Car la concurrence dans le domaine se fait de plus en plus rude. Mardi aussi, l’entreprise Merck a donné les premiers coups de pioche d’un centre de développement et de production expérimentale consacré aux biotechs à Corsier-sur-Vevey et devisé à 270 millions de francs.

«Le Valais n’est pas uniquement un canton de tourisme, mais aussi d’industrie.»
Renzo Ciccilini, directeur du site de Lonza à Viège

«Notre mission est de répondre aux besoins du tissu socio-économique valaisan d’abord, puis romand et suisse», confirme François Seppey. «Sion est à mi-chemin entre Viège et Vevey. Notre message aux ingénieurs, c’est qu’ils peuvent venir étudier sur notre campus et trouver du travail en Valais ou sur l’Arc lémanique.»

La filière germanophone peine à attirer

A la Haute école d’ingénierie (HEI), ils ne sont que sept à suivre leur cursus en biotechnologies entièrement en allemand. Ils font partie de la première volée de ce programme inédit à la HEI. A titre de comparaison, le cursus francophone compte 25 étudiants.

Une fréquentation en deçà des espérances. «J’aimerais aussi savoir pourquoi», répond Gaëtan Cherix, directeur de la HEI. «On doit encore augmenter le capital-confiance de notre site de Sion auprès des étudiants haut-valaisans.» Le Chablaisien estime toutefois que les effectifs devraient légèrement augmenter l’année prochaine.

«Je suis persuadé que le partenariat avec la Lonza va avoir du succès», annonce confiant Christophe Darbellay, chef du Département de l’économie et de la formation. «Avoir, sur le site de leurs études, un projet d’ampleur mondiale saura les motiver.»

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