Longtemps réticents à toute internationalisation de la question syrienne, les ministres arabes des Affaires étrangères ont décidé d'appeler le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-Moon à «prendre les mesures nécessaires pour appuyer les efforts de la Ligue arabe pour résoudre la crise en Syrie».
Réunis au Caire, ils ont également invité Damas, dont la participation aux réunions de la Ligue arabe a été suspendue le 12 novembre, à signer leur plan prévoyant l'envoi d'observateurs «vendredi à 13h au Caire», sous peine de sanctions.
La mission exploratoire comprendrait un demi-millier d'observateurs, dont des militaires et des spécialistes des droits de l'homme.
Les ministres arabes des Finances ont prévu de se réunir samedi pour décider de ces sanctions, auxquelles Beyrouth s'est déjà dit opposé. Ils pourraient se réunir à nouveau dimanche en l'absence de réaction syrienne aux exigences de la Ligue.
Des sanctions arabes auraient plus de poids
Les mesures prévues consistent, selon un responsable de la Ligue, en «la suspension des vols vers la Syrie, des transactions avec la banque centrale, des transactions commerciales avec le gouvernement à l'exception de celles portant sur les biens de première nécessité pour le peuple, le gel des avoirs financiers du gouvernement et l'arrêt des transactions financières avec ce dernier».
L'économie syrienne est déjà affectée par les sanctions prises par l'Union européenne et les Etats-Unis notamment. Des mesures de rétorsions économiques arabes risqueraient d'étouffer la Syrie car la moitié de ses exportations et près d'un quart de ses importations se font avec les pays arabes.
La Ligue arabe a parallèlement entamé un dialogue avec l'opposition. Selon Khaled al Habassi, l'organisation travaille «à unir l'opposition autour d'une vision de l'avenir de la Syrie pendant la période de transition».