Une plainte pénale a été déposée contre Jean-Marie Bornet, le porte-parole de la Police cantonale. L’information a été révélée vendredi sur les ondes de la Radio romande.
Cette plainte fait suite à la diffusion des images de la vidéo surveillance montrant ce qui s’est passé dans le tunnel autoroutier de l’A9 à Sierre dans les minutes qui ont suivi l’accident de car du 13 mars 2012, qui avait provoqué la mort de 28 personnes.
Par l’intermédiaire de plusieurs communiqués, aussi bien le premier procureur Olivier Elsig que le commandant remplaçant Robert Steiner et la conseillère d’Etat Esther Waeber-Kalbermatten ont affirmé ne pas avoir donné d’autorisation pour la mise à la disposition de la presse de ces images.
Confirmation
Le procureur général Jean-Pierre Gross nous a confirmé l’existence de cette plainte. Il n’en dira pas plus à ce sujet pour protéger le secret de l’instruction. On ne saura même pas de qui émane la plainte ou si la procédure a été enclenchée d’office.
La RTS affirme sur son site internet, sans citer de sources, que «Jean-Marie Bornet pourrait être rapidement suspendu de ses fonctions. En cas de condamnation, c’est sa carrière de policier qui serait menacée.»
Par contre, aucune instance judiciaire n’a, pour l’heure, demandé aux médias de retirer la vidéo de leurs sites internet, images qui ont déjà été vues à plus de 37'000 reprises sur le site www.lenouvelliste.ch et par plus de 366'500 internautes sur la chaîne YouTube du Nouvelliste. Seule la conseillère d’Etat Esther Waeber-Kalbermatten a demandé la fin de la diffusion d’une vidéo qui l’a choquée.
Olivier Elsig sera-t-il inquiété?
Le premier procureur Olivier Elsig a déclaré dans un communiqué que la diffusion de l’enregistrement vidéo a été effectuée «sans autorisation préalable du ministère public, respectivement sans que la direction de la procédure ait été informée de ces démarches.» En revanche, il a lui-même autorisé l’utilisation de ces mêmes images par l’émission Temps présent de la RTS, émission dont la diffusion est programmée le 7 mars prochain, et a donné son feu vert au porte-parole de la Police cantonale pour qu’il fournisse les images de la vidéo surveillance à la RTS.
Conformément aux pratiques habituelles de cette émission, le premier procureur a obtenu de la chaîne romande le droit de visionner au préalable les images qui seront diffusées à l’antenne, mais pas un droit de censure. Dès lors, y a-t-il également une plainte dirigée contre le premier procureur? «Il n’y a pas actuellement de plainte contre Olivier Elsig», nous a déclaré Jean-Pierre Gross, qui n’a pas souhaité faire plus de commentaires à ce sujet.