"Il faut accepter ce que la vie nous donne. C’est ce qui me guide aujourd’hui quand je pense à mon âge avancé" explique Félix Sierro. Le centenaire, qui fêtera son 107e anniversaire le jour du printemps, a pratiquement perdu la vue et l’ouïe mais il conserve, non sans humour, une vision positive des choses. "La tête va bien. C'est le corps qui lâche, mes jambes ne tiennent plus le coup. À la Résidence, Hélène et moi pourrons au moins rester ensemble jusqu’au bout."
Déphasé dans la société actuelle
Bien qu’il ait lui-même vécu à l’âge de 6 ans l’émotion de la mobilisation du 1er août 1914 à Vex ou encore l’accession d’Hitler au pouvoir en 1933, Félix Sierro s’avoue déstabilisé par les valeurs de la société actuelle. "Le monde est tellement bouleversé. Je ne comprends plus rien à la politique. Il n’y a que des horreurs" dit-il. "Et puis quel paradoxe! Les gens sont interconnectés en permanence et pourtant plus personne n’ose exprimer en toute liberté son opinion sur des sujets sensibles."
Un verre de rouge par jour
Au fil de la journée, les conversations intimes entre les deux époux tournent en boucle sur leurs souvenirs communs et ces plaisirs simples qui meublaient autrefois leur quotidien. "Que d’interdits quand on vieillit" soupire Félix Sierro. "Quand je pense à ce met alsacien à base de séré maigre, d’ail, de ciboulette et de crème fouettée accompagnant pâtes et pommes de terre, j’en ai encore l’eau à la bouche". Son épouse rigole en douce : "Félix a un appétit d’oiseau mais il apprécie toujours son verre de rouge à midi. On ne s’ennuie jamais avec un homme comme ça."
Retrouvez l’intégralité de cet article consacré à l’homme le plus âgé du Valais dans notre édition payante du 3 mars 2015.