L’ancien chef de la police communale de Savièse n’aura pas occupé ce poste pendant bien longtemps. Après avoir travaillé à Saas-Fee et à Evolène comme agent, ce Valaisan a été engagé en avril 2016 à Savièse. L’année suivante, il devient chef par intérim, à la suite du départ du titulaire. Début 2018, il est nommé patron à plein titre.
Mais l’été de la même année, il est licencié avec effet immédiat pour faute grave. Il faut dire que le quadragénaire a fait fort, détournant plus de 13 000 francs de la caisse de la police locale.
Bien qu’il ait remboursé la collectivité, la justice ne l’a pas loupé. Comme le révèlent nos confrères de «20 Minutes», le Valaisan vient d’être condamné pour abus de confiance qualifié, escroquerie, faux dans les titres et gestion déloyale des intérêts publics. La sentence: six mois de prison avec sursis de deux ans et 1200 francs de frais de justice.
Même l’argent des médailles
C’est le caissier communal qui a découvert ses agissements. Parmi les sommes qui manquaient en caisse, citons 1800 francs de frais de naturalisation perçus auprès d’étrangers, et des taxes canines. Mais on retrouve aussi l’argent de fausses quittances censées justifier plus de 3500 francs qui sont dans sa poche, notamment 2300 francs pour un système de blocage de roue pour les voitures mal parquées, qui n’a jamais été commandé.
Il accuse un agent
Au départ, la commune a pensé à un banal problème lié à l’encaissement du prix des médailles pour chien. Avant de prendre toute la mesure de l’affaire: son chef de la police était un voleur… «Cette histoire est regrettable, car elle concerne un policier, qui plus est un cadre, censé garantir le respect de la loi et non l’enfreindre», commente le président de la commune, Sylvain Dumoulin.
«Son comportement, lorsque le pot aux roses a été rapidement découvert, n’a pas plaidé en sa faveur», précise le président Dumoulin. Car, pressé de s’expliquer, le policier a notamment accusé un collègue. Ce qui lui a valu d’être aussi puni pour dénonciation calomnieuse.
Cet homme n’a pas pu être joint lundi. Quant à son avocate, elle n’entend pas communiquer sur ce dossier. Son client a été condamné par ordonnance. Et c’est parce qu’il a accepté cette sanction infligée par le Ministère public qu’il n’y a pas eu besoin d’organiser un procès.