«Aujourd’hui, avec le loup, on est constamment sur le qui-vive.» La mine désabusée, Alphonse Pralong scrute une grande clairière où paissent une soixantaine de moutons au-dessus de Suen. Un treillis métallique fait office de parc. Tout autour, la forêt. Et l’inquiétude dans le regard à l’heure où l’un de ses amis vient de perdre une brebis dans une attaque. Envolées les illusions d’un métier montagnard rude mais épanouissant, promis à un avenir. Car les alpages ne sont plus les seules zones convoitées par le prédateur.
Ce printemps, les éleveurs hérensards ont dû faire face à des attaques dans des secteurs jusque-là épargnés. Entre mai et juin, ces prédations ont causé la perte d’une trentaine de moutons. Les loups s’en prennent désormais aux ovins dans leurs quartiers de printemps et d’automne, vers la zone des mayens et des villages, où les moutonniers stationnent les troupeaux dans différents parcs.
Alphonse Pralong élève...