Cabane des Vignettes, 3157 mètres d’altitude, au-dessus d’Arolla. C’est le 8 avril, il est midi. Les gardiens, Karine et Jean-Michel Bournissen, perçoivent des symptômes. Ils effectuent un autotest. Verdict: positifs au coronavirus. Le coup du sort.
La maladie tombe au mauvais moment, si tant elle qu’elle puisse bien choisir son jour. La cabane vient d’être ravitaillée. Il faut rapidement s’occuper de la nourriture. Il faut cuisiner. Il faut prévenir les clients qui ont réservé. Le tout en étant malades.
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Il a fallu descendre
«Nous avons dû descendre. C’est ce que nous a conseillé un infectiologue», raconte Karine Bournissen. Vivre à plus de 3000 mètres avec une maladie qui s’en prend aux poumons, ce n’est pas l’idéal. Mais rien n’est idéal avec le Covid-19. «Quand nous sommes arrivés en bas, c’était encore pire. C’était vraiment très dur.»
Les quatre membres de l’équipe qui gèrent la cabane ont été infectés, mais c’est le couple de gardiens qui est le plus durement touché. «Une question d’âge, sans doute.» Jean-Michel Bournissen doit même subir un séjour à l’hôpital.
«Le point positif, c’est que nous avons été les seuls touchés. Les clients n’ont pas été contaminés. Cela montre que nous avons mis en place les mesures de protection qu’il fallait.»
Un difficile retour
Une fois le virus vaincu, les Vignettes ont rouvert le 19 avril. Pour les maîtres des lieux, le retour n’a pas été simple. «C’était tout gelé. Dans la cabane, c’était glacial. Physiquement aussi, c’est difficile.» Parce que le coronavirus n’arrête pas de faire souffrir du jour au lendemain et que son impact peut se faire sentir pendant des semaines après la guérison.
Pour l’équipe, il faut maintenant tenir. Jusqu’au 5 mai. Ensuite, la cabane sera fermée, comme d’habitude, avant sa réouverture estivale en juin.