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"C'est une formidable visibilité pour l'armée"

Le commandant Ivo Burgener livre un état des lieux.

21 janv. 2012, 00:01
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" Merci pour tout ce que vous faites. Pour le Valais, pour la Patrouille des glaciers." Ce message, c'est celui d'un sportif qui rencontre, après un entraînement, le colonel Ivo Burgener, commandant de la Patrouille des Glaciers. Lui, qui ne comptera pourtant que deux éditions à son actif cette année, n'a rien à envier au célèbre brigadier Marius Robyr, tenant des rênes pendant dix-huit ans. Le rayonnement du nouveau commandant de la Patrouille des glaciers n'est plus à faire. Franches poignées de mains, accolades sans un mot qui suffisent à tout dire, la reconnaissance est palpable. A trois mois du départ, l'ambiance est déjà là.

Nous sommes allés à sa rencontre et il nous a confié un premier état des lieux de la PdG, millésime 2012.

Le tirage au sort des patrouilles, le budget mais aussi et surtout l'avenir de la mythique course. L'armée pourra-t-elle maintenir son engagement pour les prochaines éditions?

Ivo Burgener, près de 600 patrouilles ont dû être refusées cette année lors du tirage au sort. Au fond, vous avez un problème de luxe?

C'est vrai. Il ne faut pas croire que c'est avec joie que nous refusons du monde. Pour des raisons évidentes de sécurité nous ne pouvons accepter plus de 4200 participants, soit 1400 patrouilles avec deux départs depuis Arolla et deux depuis Zermatt. Même si l'armée fait un travail considérable pour sécuriser au mieux le parcours, le milieu reste celui de la haute montagne avec les dangers que l'on sait.

Vous parlez de tirage au sort, on imagine tout de même que certaines patrouilles sont qualifiées d'office?

Evidemment, on ne pourrait par exemple pas refuser une patrouille avec les tenants du titre. Mais l'espoir existe pour ceux qui veulent y participer. Une liste d'attente est en place.

Depuis l'édition 2010, vous établissez un budget précis des coûts que représente la PdG. Quels sont-ils cette année?

Le coût total est approximativement de 7 millions de francs, 6970 pour être exact, mais il s'agit d'un budget provisoire. Près de trois millions sont pris en compte dans le budget de l'armée et deux millions et demi sont assumés par l'Association de la PDG qui regroupe une quarantaine de partenaires. Quant au million et demi restant, ce sont tous les coûts administratifs que nous séparons du reste des dépenses sur une liste identifiée "PDG 2012".

Sept millions de francs, c'est un montant important...

En réalité, l'essentiel du montant concerne le coût des cours de répétition des bataillons, soit quelque 1500 hommes, engagés pour assurer la tenue et la sécurité de cette course. Sur l'ensemble du budget de l'armée, c'est une somme qui est en fait tout à fait justifiée pour l'organisation d'un tel événement. Le système de réservation et d'inscription par internet a permis de diminuer les coûts de près de 30 000 francs.

La Patrouille des glaciers est un mythe qui dépasse les frontières. Pourtant, la Suisse alémanique semble moins concernée, est-ce un problème pour l'avenir?

Sans que l'on sache vraiment pourquoi, la course est peu connue à Berne et de manière générale en Suisse alémanique. Etant haut-valaisan et de langue maternelle allemande, je m'emploie à la faire connaître dans la capitale car c'est là que sera décidé l'avenir de la Patrouille des glaciers. Je rencontrerai d'ailleurs personnellement le conseiller fédéral Ueli Maurer à cet effet.

Il faut comprendre que c'est une formidable visibilité pour l'armée.

Un postulat a été signé l'année passée par 120 conseillers nationaux pour maintenir la compétition. Malgré tout, subsiste-t-il encore des inquiétudes pour 2014?

Pas pour 2014 mais pour la suite. J'espère que les coureurs prendront encore le départ en 2016 mais si on continue à diminuer le nombre de militaires, ils ne seront plus assez pour assurer correctement la tenue de la course. Le soutien des politiques est important et j'espère que cela permettra de maintenir les effectifs pour la PdG.

Puisqu'il est question du maintien, une patrouille organisée au civil est-elle envisageable?

La question n'est pas de savoir si c'est possible. Vous pouvez avoir des panneaux publicitaires d'une célèbre boisson énergétique le long du tracé mais je ne crois pas que c'est ça l'esprit de la PdG. Et je ne parle pas des besoins en logistique et en sécurité.

La Patrouille des glaciers est ancrée dans la tradition et dans les esprits de chaque amoureux de la montagne dans sa version actuelle et c'est cela qu'il faut se charger de perpétuer.

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