«Et pourquoi ça devrait être triste, un cercueil?» Silence dans l’atelier. Sourires en guise de réponse. A 89 ans, Monette Bozzini parle de la mort, de sa mort, comme elle parle de sa vie. En riant bien souvent, avec humilité toujours. Cette Genevoise n’a jamais compris le malaise que génère le sujet. «Alors que, excusez-moi de vous le dire, celle-ci est inéluctable quoi que l’on fasse. Mais pour certains, parler de la mort, c’est la faire venir plus vite.»
Monette, elle, ne l’encourage pas du tout. Bien au contraire. Mais elle la regarde droit dans les yeux et les pieds sur terre. Sans tabou. «Quand je raccompagne ma petite-fille de l’école, on passe par le cimetière, comme c’est un raccourci. On s’assied sur un banc et on essaie de reconnaître les fleurs qui décorent les sépultures.»...