Il veut aller le plus haut possible, sans émettre de gaz à effet de serre durant le vol. Pilote, Raphaël Domjan a créé SolaStratos afin de démontrer le potentiel de l’énergie solaire. Ce samedi, son engin de 25 mètres d’envergure pour 490 kg a décollé de l’aéroport de Sion. Sur la place du passager se trouvait Géraldine Fasnacht. La sportive de l’extrême a ensuite sauté en wingsuit au-dessus de Verbier. Une «première mondiale», selon Raphaël Domjan: «Repousser les limites du possible fait partie intégrante de l’aventure SolarStratos. Outre notre mission d’atteindre la stratosphère pour la première fois grâce à un avion solaire, nous avons à cœur de faire rêver les générations futures en leur démontrant le potentiel des énergies renouvelables.»

Raphaël Domjan et Géradline Fasnacht avant le décollage. © KEYSTONE/VALENTIN FLAURAUD

Un monde sans pétrole est possible

«C’est assez fabuleux, pour l’équipe, mais aussi pour les énergies renouvelables. Cette première étape montre qu’il est possible d’aller dans cette direction. Si on arrive à faire voler des avions de taille suffisante pour emmener huit à dix parachutistes, on pourra continuer à faire cette activité», a ajouté Géraldine Fasnacht.

L’avion électrique au-dessus des vignes valaisannes. © KEYSTONE/VALENTIN FLAURAUD

SolarStratos est une société anonyme à but non lucratif et la lutte contre le réchauffement climatique est au cœur de la démarche de Raphaël Domjan: «Pour que les jeunes générations s’engagent dans la transition énergétique, il faut leur en donner envie. Si nous disons que dans le monde de demain ils ne pourront plus prendre l’avion ou faire du ski, ils n’adhéreront pas. L’inutile est ce qui nous distingue des autres espèces vivantes. Nous essayons de montrer qu’on pourra faire demain encore mieux qu’aujourd’hui, et sans pétrole.»

Habitante de Verbier, Géraldine Fasnacht partage pleinement cet objectif: «C’est un problème qui me touche particulièrement. Les glaciers où je m’entraînais sont plus petits. C’est difficile de voir la montagne changer comme ça. Et si on ne fait rien, si on ne montre pas qu’il est possible de faire autrement, il ne va rien se passer.»

Premier vol à 10 000 mètres?

Après ce vol de démonstration, Raphaël Domjan et son équipe devront améliorer leur engin afin d’atteindre la stratosphère: «Nous devons encore travailler notamment sur l’aérodynamique et construire une hélice plus performante. Aucun avion électrique avec pilote n’a dépassé les 6000 mètres. Notre objectif pour l’année prochaine est de dépasser les 10 000 mètres.»

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