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Un mois sans alcool: le Valais dit non au Dry January

Les députés valaisans ont demandé, du bout des lèvres, de stopper la promotion d’un mois de janvier sans alcool.

18 déc. 2020, 13:03
/ Màj. le 18 déc. 2020 à 16:02
Le Dry January a été lancé en 2013 au Royaume-Uni. La majorité des députés valaisans n'en veut pas.

Le Grand Conseil valaisan demande au «Conseil d’Etat d’intervenir immédiatement pour faire cesser l’action Dry January», lancée dans le canton par Promotion santé Valais.

Il a accepté à une courte majorité (59 oui, 56 non et 7 abstentions) un postulat urgent contre cette action demandant de se passer d’alcool durant le mois de janvier.

Un Dry January combattu par le PDC et l’UDC

Le combat contre le Dry January a été lancé par le PDC du Centre. «Comment une institution paraétatique ose-t-elle proposer une action d’une telle ineptie pour notre canton et notre pays, action simplement copiée d’une tradition anglicane?», demandent les députés démocrates-chrétiens, emmenés par Emmanuel Chassot.

Le moment semble particulièrement inopportun aux députés postulants, puisque la consommation de boissons alcoolisées a déjà été freinée par les mesures instaurées dans le cadre de la lutte contre le coronavirus.

L’UDC a soutenu le PDC dans ce combat, avouant avoir été choqué lors du lancement de cette action.

Une question de communication selon le PLR

Le PLR est par contre divisé sur cette question, comme l’a expliqué David Crettenand. Le groupe estime que Promotion santé Valais a fait «une mauvaise communication», par contre une partie des libéraux-radicaux ne veulent pas donner une mauvaise image du Valais en faisant passer les Valaisans pour des personnes qui ne peuvent pas se passer d’alcool.

Une action soutenue par la gauche

La gauche a soutenu le Dry January. Patrick Evéquoz (AdG) rappelle que «chaque personne reste libre» de participer à cette action ou non, comme chacun est libre de faire le carême ou non.

Alexandre Dubuis (vert) a déclaré que la consommation d’alcool en Valais «est supérieure à la moyenne». Sur le plan économique, il souligne le fait qu’en Angleterre le Dry January n’a provoqué aucune faillite. «Il existe bien d’autres boissons valaisannes sans alcool dont on peut aussi faire la promotion.»

«Le coût des addictions en Suisse, c’est 2,9 milliards», a martelé la députée verte Nathalie Cretton. Elle n’a donc pas été suivie.

Le postulat est maintenant transmis au Conseil d’Etat qui est chargé de le mettre en œuvre.

La réaction de Promotion santé Valais

Jean-Bernard Moix, directeur de Promotion santé Valais dit comprendre que le contexte n’est pas idéal. Il s’explique: «Le Conseil d’Etat a fixé l’objectif de lutter contre la consommation excessive et la dépendance à l’alcool. Le but du Dry January n’est pas de stopper la consommation d’alcool, mais d’interroger notre relation à l’alcool.»

Il relativise l’action de Promotion santé Valais qui n’a fait, déclare-t-il, que relayer un phénomène existant. «Nous n’avons pas prévu de campagne grand public ni d’engager de grands moyens. Maintenant, on attend la position du Conseil d’Etat et on s’y tiendra, même si on peut regretter que le Grand Conseil intervienne dans le travail d’une association privée.»
 

 

Le Dry January, c’est quoi?

Le Dry January a été lancé en 2013 au Royaume-Uni. Cette campagne de santé publique, portée par le groupe Alcohol Concern – aujourd’hui nommé Alcohol Change UK – avait pour but de motiver la population à ne pas boire d’alcool durant tout le mois de janvier.

La première année, quelque 4000 participants ont relevé le défi, un chiffre qui a grimpé à des millions de personnes dans le monde entier actuellement. Le challenge est aussi parfois appelé «janvier sobre» ou «janvier sec».

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