Entre le peuple, le Conseil fédéral, les deux chambres du Parlement, Economiesuisse et les assureurs, il n'y a pas eu divergence ou malenendu, mais tout simplement incompréhension totale. La claque que le souverain a administrée hier aux élites sur la baisse du taux de conversion du deuxième pilier n'a même pas grand-chose à voir avec un banal fossé. C'est un gouffre abyssal, un abîme sans fond. C'est l'impossible compréhension.
Les Suisses n'ont eu que faire des statistiques déprimantes sur la démographie, des prévisions alarmistes et brumeuses. Ils ont dit comme un seul homme - pour ceux qui adorent le cinéma, rappelez-vous le film de Jean Becker en 1954, signant le retour de Gabin et les grands débuts de Lino Ventura - «Touchez pas au grisbi»! Autrement dit: laissez nos rentes tranquilles! On n'a plus confiance en un système où les banques ont fait de l'argent en bourse avec nos retraites...