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Soins infirmiers: le Valais dit oui à une nouvelle formation ES

Le Grand Conseil a refusé jeudi soir une résolution demandant l’instauration d’un moratoire sur la création, voulue par Christophe Darbellay, d’une nouvelle filière de formation pour les soins infirmiers. Une école va ainsi pouvoir ouvrir à Monthey.

09 mai 2019, 22:04
Les députés valaisans se sont penchés sur la formation du personnel en soins infirmiers.

Faut-il créer une nouvelle filière de formation pour les soins infirmiers pour faire face à la pénurie de personnel qui menace le Valais? Le Grand Conseil le souhaite.

Jeudi sur le coup de 22 heures, le Grand Conseil a nettement rejeté (71 voix à 27 une résolution urgente demandant un moratoire sur l’ouverture d’une filière francophone ES en soins infirmiers. Ce texte a été déposé par Alexandre Maret (PDC), Yannick Ruppen (PDC), Madeline Heiniger (AdG) et Julien Dubuis (PLR).

Le Département de la formation va donc mettre en place à Monthey, une formation ES, alors que jusqu’ici les infirmiers et infirmières dans le Valais romand sont de niveau des hautes écoles (HES). La formation en école supérieure (ES) est plus courte que celle en haute école supérieure (HES).

A lire aussi : Une nouvelle formation en soins infirmiers est à l’étude en Valais

Un débat nourri

Malgré l’heure tardive, le débat autour de cette nouvelle formation ES a été vif jeudi soir.

Madeline Heiniger explique que la création d’une école ES dans le Valais romand «fâche», car elle s’est faite sans concertation et sans avoir pris du recul par rapport à ce qui s’est fait dans le Haut. «Le niveau de formation en soins infirmiers joue un rôle dans la qualité des soins fournis aux patients», déclare-t-elle. Elle affirme que le futur hôpital Riviera Chablais n’engagera pas le personnel sortant de cette formation.

Céline Dessimoz (Vert) déclare que le personnel infirmier actuel n’est pas favorable à la création d’une nouvelle filière, car il craint un retour en arrière. «Il faut obtenir l’approbation des milieux concernés» avant de s’engager dans l’ouverture d’une nouvelle école.

Patricia Constantin (ADG) a combattu la résolution. «Tous les jeunes ne peuvent pas atteindre le niveau HES, mais ont un côté plus pratique et peuvent suivre une formation ES.» Pour elle, c’est aussi une question d’égalité des chances entre les jeunes.

Laurent Rey (PDC) constate que le Valais emploie de nombreux infirmiers étrangers faute de trouver du personnel suisse. Pour lui, il serait donc intéressant de laisser des jeunes d’ici se former au niveau ES. De son côté, Stéphane Witschard (PDC) estime que les papiers n’apportent pas forcément une qualité complémentaire aux patients. Pour lui, la formation HES, qui nécessite une maturité, rebute de nombreux jeunes.

Les arguments de Christophe Darbellay

Le conseiller d’Etat Christophe Darbellay a évoqué l’expérience menée dans le Haut-Valais. La nouvelle formation ES en soins infirmiers y rencontre un vif succès. Si la première volée n’a comporté que six élèves, il y en aura soixante-six lors de la prochaine entrée scolaire. «Nous ne pouvons pas nous contenter d’utiliser en Valais du personnel formé ailleurs», a lancé le ministre de la formation. «La Suisse romande forme 600 infirmières par année, il en faudrait 1200, dont on pile ailleurs.»

«Par tout ailleurs, cela fonctionne très bien», a-t-il indiqué. «En Suisse alémanique, 90% des infirmières ont une formation ES et ne me dites pas qu’en Suisse alémanique on est moins bien soigné qu’ailleurs.»

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