FRANÇOIS-XAVIER PUTALLAZ professeur
Le centième anniversaire de la naissance de Simone de Beauvoir est l'occasion de bilans qui se soldent rarement à l'avantage de celle que son entourage appelait «le castor» (beaver, le castor, en anglais). Même les amis intimes du couple vedette (elle reçoit le Goncourt, et Sartre refuse le Nobel en 1964) reconnaissent aujourd'hui, un peu confus, qu'ils se sont trompés.
Du «Deuxième sexe», le livre culte du féminisme militant, on retient cette idée «qu'on ne naît pas femme, mais qu'on le devient»: la différenciation sexuelle ne serait qu'un reliquat de conventions sociales et bourgeoises, au pouvoir des hommes.
Il faut reconnaître que la chape qui plombait les années 1960 imposait l'idée fausse que «par nature» les femmes seraient éternellement vouées à la procréation et au service exclusif du mâle. Le mouvement de libération était donc impérieux.
Mais Sartre et Beauvoir ont cru, à tort, que cette lutte...