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Shadia Clavien, Cornalin for ever

Shadia Clavien fait partie de cette nouvelle génération de vignerons-encaveurs qui travaillent aujourd’hui aux côtés de leurs parents mais qui a bien l’intention d’apporter sa touche au Valais viticole de demain.

05 mai 2019, 18:00
D'un abord réservé, Shadia Clavien se révèle vite chaleureuse et passionnée.

On retrouve la fille de Claudy et de Joëlle Clavien de la cave des Champs à Miège dans le nouveau chai à barriques, en train de surveiller l’évolution du millésime 2018. «Ça se met gentiment en place, je pense qu’on aura de très beaux vins», confie Shadia, un sourire gourmand aux lèvres.

La jeune femme, elle a tout juste 26 ans, a été à bonne école côté dégustation. Avant d’entreprendre ses études d’œnologie à Changins, elle a effectué un an de stage au laboratoire cantonal, sous la houlette de Corinne Clavien-Defayes. Mais avant ça, elle et ses deux sœurs ont eu droit à une initiation ad hoc.

Son coup de cœur pour le Cornalin

«Nos parents nous ont appris très jeunes à former notre palais. C’est même devenu une tradition familiale: le dimanche en fin de matinée tout le monde se retrouve pour une dégustation à l’aveugle. A tour de rôle, l’un de nous descend à la cave et choisit n’importe quelle bouteille, n’importe quel millésime. Ensuite, on y va tous de nos commentaires. Le problème, c’est que les premières années, je remontais toujours avec une bouteille de Cornalin. J’adore ce cépage. Dès que j’ai eu le droit de tremper mes lèvres dans le verre de mes parents, j’ai craqué pour notre Cornalin en fût de chêne. Je trouve que l’élevage sous bois lui confère une dimension supplémentaire.»

Shadia Clavien et son père Claudy font depuis peu des essais de vinification dans des œufs en béton. © Sacha Bittel

 

Shadia a d’ailleurs consacré son travail de bachelor au Cornalin. «Pour chercher des solutions aux problèmes physiologiques qui compliquent sa culture. Mais je n’en ai pas trouvé», avoue avec honnêteté la jeune femme.

Ce n’est pas pour autant que sa passion pour celui qu’elle qualifie de «capricieux, à la fois robuste et élégant, fruité et racé», s’émousse. «C’est vraiment avec le Cornalin que j’ai le plus d’affinités. C’est un cépage difficile à la vigne, qui ne pardonne rien, mais si on le soigne bien, il donne de si beaux vins en retour! Et savoir que c’est un cépage emblématique du Valais, ça lui apporte un charme supplémentaire.»

L’avenir en vert

Shadia a la voix douce et le regard émerveillé des débuts de carrière. D’abord réservée, au fil de l’entretien, on la découvre volontaire et audacieuse. Elle avoue être assez proche de la vision qu’a son père de la viticulture mais n’hésite pas à lui faire régulièrement des suggestions. «Lui qui s’est constamment remis en question est content du nouveau souffle que j’amène.»

Depuis quelques années, ce dernier a déjà entrepris de gros changements à la vigne. «Enherbement sélectionné, installation d’un arrosage goutte à goutte, élimination progressive des herbicides, utilisation mécanique pour la gestion des mauvaises herbes…»
 

Les cépages interspécifiques peuvent être une option intéressante mais ça me ferait mal d’abandonner le Cornalin.


L’avenir de la viticulture, elle le voit en vert. «Un virage est clairement en train de se prendre vers le bio. Nous ne sommes pas labellisés, mais nos clients connaissent la politique de la cave et sont conscients qu’on fait le moins d’interventions possible. Qu’on est soucieux de la terre et que la production intégrée (ndlr: maintenant PER, prestations écologiques requises) est très proche du bio.»

Dans une exploitation de 10 hectares, on met la main à la pâte dans tous les secteurs, de la vigne à la vinification sans oublier la mise en cartons. © Sacha Bittel

 

Dans dix ans, Shadia se voit à la tête d’une exploitation complètement verte. «Dix hectares max. Comme aujourd’hui, afin que je puisse passer partout.»

Et la biodynamie, ça la tente? Sourire malicieux. «Mon père regarde toujours le calendrier lunaire avant de procéder à certains travaux, filtrations, mises en bouteilles, etc. Et il dit que les fois où il n’a pas respecté la lune, les résultats étaient moins bons. On y va step by step. Convertissons d’abord le domaine en bio…»

Et les cépages interspécifiques? «Ça peut être une option intéressante mais je trouve que ceux qu’on nous propose actuellement manquent de finesse, et puis ça me ferait mal d’abandonner le Cornalin…»
 

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