Nicolas Sarkozy est-il le dernier avatar d'une mise en scène de cette banalité concoctée par la téléréalité- en témoigne le «pauvre con» qu'il vient d'adresser à un visiteur du Salon de l'agriculture qui refusait de lui serrer la main? Jouant de sa vie privée comme de son rôle constitutionnel, signe-t-il ainsi la vulgarisation définitive du pouvoir?
Contrairement à ses prédécesseurs qui planaient au-dessus de la mêlée (on pense à Chirac s'élevant seul ou presque en Occident contre la guerre en Irak; à Mitterrand, le Florentin lettré qui savait mettre une distance infranchissable entre sa fonction et ceux qui l'avaient fait roi; sans parler de de Gaulle qui sut incarner l'honneur de la France quand, pour beaucoup, elle n'en avait presque plus), on sent chez «Sarko» quelque chose de la fatigue bien réelle du peuple français. Car si l'actuel président rompt définitivement avec une tradition, c'est bien avec la créativité, les...