Il ne reste plus qu’à sceller l’enveloppe. A l’intérieur, notamment, une aide de 28,75 millions de francs à destination de dix-huit sociétés de remontées mécaniques. S’y ajoute une participation fédérale de 23 millions. Au sommet de la liste des destinataires, en première ligne, trônent Zermatt (25,4 millions), Verbier (8,3 millions), Crans-Montana (4,3 millions) et Nendaz-Veysonnaz (3,7 millions).

«Ces chiffres semblent faire peur à une partie de ce Parlement, mais ils ne tombent pas de nulle part. Ils découlent de critères clairs, écrits noir sur blanc dans la loi fédérale», lance Swen Luyet, député suppléant (PLR).

Ces chiffres semblent faire peur à une partie de ce Parlement, mais ils ne tombent pas de nulle part.

Swen Luyet, député suppléant PLR-FDP

«Ce n’est ni un cadeau ni une subvention. C’est une compensation de la perte du chiffre d’affaires», acquiesce Franz Ruppen, conseiller d’Etat chargé de la mobilité, du territoire et de l’environnement.

Pas de contraintes au-delà des exigences fédérales

C’est une formalité, les députés entérineront ce crédit ce vendredi. Ils ne lieront pas ces aides à des garanties, notamment sur l'application du contrat-type de travail et la hausse automatique des salaires de 4005 à 4955 francs dès la vingtième année. Pour rappel, 39 sociétés de remontées mécaniques valaisannes avaient été épinglées pour des pratiques de sous-enchères salariales.

«Des critères objectifs, applicables à tous, ont été définis par Berne (ndlr: pas de dividendes versés depuis deux ans et des pertes entre 2020 et 2021 supérieures à un tiers des réserves constituées lors des trois derniers exercices). Les montants engagés sont à la hauteur des défis qui attendent la branche», résume Blaise Lovisa (le Centre).

Ce n’est ni un cadeau ni une subvention.

Franz Ruppen, conseiller d’Etat chargé de la mobilité, du territoire et de l’environnement

Comme lui, une majorité d’élus estiment donc que le canton ne doit pas fixer des contraintes supplémentaires aux bénéficiaires. «Le tourisme est un pilier essentiel de l’économie. Utiliser ce crédit pour faire du chantage dans des négociations en cours est déplacé», martèle Grégory Logean, chef de groupe UDC.

Une défaite annoncée pour la gauche

Si les Verts et les socialistes ont déposé des amendements pour conditionner l’enveloppe de 28,75 millions au respect des grilles salariales, contestée par la branche, les propositions ne survivront pas au plénum de vendredi. La lettre de l’ancien administrateur de Télé-Nendaz, envoyée aux députés mercredi, n’a pas trouvé d’écho dans les rangs du Centre, à l’UDC, au PLR et dans les partis du Haut.

«Le canton pourrait et devrait lier l’octroi des aides au respect par les sociétés concernées des conditions minimales de travail, et notamment l’application du contrat-type cantonal», écrivait alors Pierre Délèze.

Les remontées mécaniques se comportent avec l’Etat comme dans un self-service.

Blaise Carron, député PS/GC

Plus virulent, Blaise Carron critique la marge de manœuvre laissée au secteur. «Les remontées mécaniques se comportent avec l’Etat comme dans un self-service, se baladant dans les différents départements, au travers des différentes législations, piochant ce qui les intéresse et rejetant avec dédain ce qui ne leur convient pas», tance-t-il à la tribune.

Si le montant prévu pour les remontées mécaniques reste intact, l’enveloppe globale de 34 millions sera toutefois revue à la baisse. En effet, les 5,24 millions destinés au transport régional voyageur devraient être retirés de la copie puisque l’aide a déjà été comptabilisée pour cette période. «C’est une erreur et nous nous en excusons», reconnaît Franz Ruppen.

Salaire aux remontées mécaniques valaisannes: une solution de compromis imposée

Le salaire minimal de 4005 francs par mois pour les employés des remontées mécaniques est confirmé en Valais. Par contre, la hausse automatique en fonction de l’ancienneté est fortement retouchée.