Le nom de la reine nationale 2022 des combats de reines sera connu à l'issue des combats du dimanche 8 mai. La dernière reine nationale, celle de 2019, s'appelle Clairon. Avant elle, il y a eu Veielett, Tzigane, Rubis, Frégate, Cobra, Schakira et Manhattan. Comment les éleveurs choisissent le nom des vaches de la race d'Hérens?

Une manière classique de nommer les bêtes

«La manière classique consiste à mettre la même première lettre à une lignée», explique Blaise Maître, gérant de la Fédération nationale d'élevage de la race d'Hérens. Ainsi, par exemple, la fille d'une Panama se nommera Pamela ou Pandora. Et ainsi de suite.

Pouky et Antoine Bétrisey. © Héloïse Maret/archives

Cette méthode a été remise au goût du jour par les frères Bétrisey de Saint-Léonard, qui ont connu de grands succès dans les arènes avec leurs bêtes, notamment avec Pouky, deux fois reine de la Foire du Valais (2013 et 2016). Une grande partie des bêtes d'Antoine Bétrisey ont actuellement un nom commençant par la lettre P.

Des noms qui traversent le temps

Les noms que l'on rencontrait dans les écuries il y a cinquante ans sont toujours très courants aujourd'hui, comme celui de Clairon. «Le choix de noms classiques prédomine toujours», note Blaise Maître.

Canaille de Carthoblaz-Délèze, reine nationale des primipares en 2017. © Le Nouvelliste/archives

En consultant la liste des bêtes inscrites au registre généalogique de la race d'Hérens, le herd book, le nom qui ressort le plus souvent est Canaille. En novembre dernier, 46 hérens portaient ce nom, qui évoque une caractéristique recherchée pour une lutteuse que l'on veut «méchante». D'autres noms font référence aux combats, comme Bataille, Tigresse, Panthère, Dragon, Tonnerre et Tornade, ou à l'issue recherchée: Victoire, Vedette ou Couronne.

D'autres appellations montrent l'importance qu'a une hérens dans une famille d'éleveurs, d'où les Diamant, Saphir, Rubis, Bijou ou Perle.

Saphir de Jean-François Moulin, reine cantonale en 2004 et 2005. © Le Nouvelliste/archives

La beauté de l'hérens inspire aussi. On retrouve ainsi de nombreuses Coquette, voire des Venus.

Il y a une forme d'anthropomorphisme autour de l'hérens, vue comme intelligente. Ainsi, plusieurs prénoms féminins sont utilisés pour nommer ces vaches, comme Tina, Lilou ou Magali.

Tina de Bernard Bruttin, reine cantonale en 2007 et 2008. © Le Nouvelliste/archives

L'actualité inspire

Certains noms sont liés à l'actualité. Manhattan d'Alain Balet, reine cantonale en 2009 et 2011, devait son nom aux attentats qui ont frappé New York le 11 septembre 2001. Des vaches appelés Covid sont récemment apparues dans le registre généalogique.

Manhattan d'Alain Balet, reine cantonale en 2009 et en 2011. © Le Nouvelliste/archives

Mais ces liens avec l'actualité restent rares. En tout cas pour les femelles. «Pour les taureaux, les éleveurs se lâchent plus. Ils sont beaucoup plus inventifs.» On retrouve ainsi un Trump et un Clinton chez les reproducteurs.

Des choix personnels

Certains éleveurs sortent des schémas classiques en optant pour une manière bien à eux de nommer leurs vaches. Le Bagnard Benjamin Deslarzes donne à ses protégées des noms égyptiens, comme Osiris, Kheops, Sethi, etc. De son côté l'Anniviard Jean-Jacques Zufferey invente carrément des noms. Dans son troupeau, on trouve Benethash, Pannsesh ou Benzébé.

«En voyant la liste des noms des vaches, on peut souvent deviner de quel élevage elle est issue», constate Blaise Maître.

Un renouveau

Si les noms sont souvent assez classiques, plusieurs éléments viennent apporter de la nouveauté.

Il y a tout d'abord les jeunes éleveurs qui arrivent avec leur univers. On retrouve ainsi depuis quelque temps des noms de Pokemon, comme Pikachu, ou provenant du monde des mangas.

La race d'Hérens est bien implantée dans le Haut-Valais depuis les années 1980. Des noms typiquement haut-valaisans apparaissent, comme Veielett.

Et puis, la race d'Hérens n'est plus uniquement valaisanne. Actuellement, 12% du troupeau se trouve en dehors du Valais. De nouvelles idées vont certainement surgir ces prochaines années.

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