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Protection du loup: des réactions contrastées en Valais

Le Conseil fédéral va demander de protéger moins strictement le loup. En Valais, le sujet fait débat.

23 août 2017, 16:03
/ Màj. le 24 août 2017 à 06:39
Le Conseil fédéral a pris une position qui permettrait une régulation du loup en Suisse, même sans attaques.

La volonté exprimée par le Conseil fédéral de demander une modification de la Convention de Berne pour faire passer le loup d’espèce strictement protégée à protégée est diversement appréciée.

>>A lire aussi: Le Conseil fédéral veut modifier la protection du loup

Peter Scheibler, chef du Service de la chasse
«C’est certainement une décision qui va dans la bonne direction. C’est le pas absolument nécessaire pour que la loi fédérale sur la chasse puisse prévoir la régulation du loup. Mais je ne vais pas jubiler. La demande de modification ne sera déposée que d’ici août 2018. Et Strasbourg ne répondra pas tout de suite. D’ici là, le loup se sera multiplié. Pour nous, c’est inquiétant. Il aurait été plus simple que la Suisse sorte de la Convention de Berne. Nous aurions ainsi toute liberté pour faire la loi fédérale sur la chasse.»

Philippe Nantermod, conseiller national PLR, président d’Aqua Nostra Valais
«C’est plutôt une bonne chose. Il y a enfin quelque chose qui se passe. Le Conseil fédéral va dans le sens de la volonté du Parlement. C’est déjà ça, on n’y croyait plus.»

>>A lire aussi: L'initiative cantonale valaisanne déposée par Grégory Logean, Philippe Nantermod et Philipp-Matthias Bregy

Jean-René Fournier, conseiller aux Etats PDC
«En 2010, le Conseil national et le Conseil des Etats ont accepté la motion que j’avais déposé et qui demandait un tel changement. Le Conseil fédéral applique maintenant la décision des Chambres… sept ans après. La Suisse a signé la Convention de Berne en 1979, à un moment où il n’y avait pas un seul loup en Suisse. A ce moment-là, 11 pays signataires (Bulgarie, Espagne, Finlande, Lettonie, Lituanie, Pologne, République Tchèque, Slovaquie et Turquie) ont émis des réserves sur la protection du loup ; la Convention ne s’applique pas au loup sur leur territoire. La Suisse demande d’être traité sur un pied d’égalité avec eux. D’autres pays, dont la France ont fait la même demande. D’ailleurs, la France ne respecte plus la Convention de Berne.» 

Marie-Thérèse Sangra, WWF
«Ce n’est pas la solution. Le loup est un animal qui doit faire partie de notre environnement. En Europe, il y a une majorité favorable à la protection du loup. En Suisse aussi, la population urbaine y est favorable. En Valais, je ne pense pas que le vote sur l’initiative sur les grands prédateurs fasse un raz-de-marée. Nous espérons que la stricte protection va être maintenue. Le loup est devenu un sujet utilisé à des fins politiques. A voir le nombre d’interventions, on dirait que l’avenir économique du pays est en jeu. En Suisse, il y a au maximum une trentaine de loups. Est-ce une situation d’urgence ? Peut-on parler d’envahissement ? Le loup revient naturellement. Il faut vivre avec et trouver des solutions concrètes pour aider les éleveurs. On sait qu’avec le loup c’est plus compliqué, notamment en raison des chiens de protection des troupeaux, mais c’est le prix à payer pour que nous ayons une nature sauvage ici aussi.»
 

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