BLAISE HOFMANN écrivain
Il est des fous qui parlent vrai: «Ceux qui disent oui ou non n'expriment pas réellement leur volonté, mais sont bâillonnés au nom de la démocratie. Il ne leur est permis de prononcer qu'un seul mot: oui ou non. C'est alors le système dictatorial le plus répressif», écrit Kadhafi dans son «Livre vert».
Le 29 novembre, les minarets.
Combien coûte une votation fédérale? Combien de Suisses voteront «non», pensant dire non aux minarets? Quand dira-t-on définitivement non aux nuisances visuelles des antennes de téléphonie mobile, ces signes ostentatoires de religion (du latin «religare», relier)? Non aux nuisances sonores des cloches dominicales (une initiative qu'une majorité laïque aurait raison de lancer)? Pourquoi des votations fédérales si, selon la Constitution, «la réglementation des rapports entre l'Eglise et l'Etat est du ressort des cantons»? Comment dire non aux minarets, si ce refus bafoue la Convention européenne des Droits de l'Homme...