«2021 fut une année très lourde pour la police, car nous avons été très sollicités à cause du Covid. Cependant, le Valais demeure un canton sûr, avec un haut niveau de sécurité tant sur le plan de la criminalité que sur celui de la circulation routière.» Le commandant Christian Varone présentait lundi matin les statistiques 2021 de la police cantonale valaisanne . Ainsi, aucun braquage n’a été commis l’an dernier et un seul homicide perpétré. En septembre, un septuagénaire était décédé après une altercation avec des jeunes.

L’an dernier, le Valais a connu une moyenne d’infractions pour 1000 habitants (38,3 cas) nettement inférieure à celle enregistrée au niveau suisse (47,9). Elles ont été commises pour 39% dans le Bas-Valais, 43,1% dans le Centre et 17,9% dans le Haut. Ce qui correspond à la densité de la population. Cela dit, si la criminalité reste maîtrisée, certains phénomènes préoccupent les forces de l’ordre.

Nombreux couteaux dans la rue

C’est le fait le plus surprenant de ces statistiques: la saisie d’armes blanches dans les rues valaisannes est en nette augmentation (153 cas). Fort heureusement, ces couteaux ne sont majoritairement pas utilisés lors de bagarres ou d’agressions. Mais le phénomène inquiète. Ce d’autant plus que le nombre d’actes de violence gratuite dans la rue grimpe aussi. Ces deux courbes ascendantes font craindre des coups de lame.

A noter que les vols par effraction ont augmenté l’an dernier, après une accalmie due au confinement pendant le Covid, au printemps 2020. Si l’on prend un peu de recul, on constate tout de même que les larcins ont diminué de 49% depuis 2012.

Moins de violences domestiques

Avec 341 cas, le nombre de violences domestiques affiche une baisse spectaculaire. Toutefois, il faut rappeler que leur nombre avait explosé en 2020 (417 contre 366 en 2019), probablement à cause du confinement. Depuis, les autorités ont multiplié les actions de prévention contre ce véritable fléau qui a pris des proportions inquiétantes cette dernière décennie. En outre, on a dénombré en Valais 349 infractions contre l’intégrité sexuelle, dont 38 viols (+4) et un développement de la pornographie chez les jeunes.

Ces quérulents qui font peur

La police doit surveiller près d’une centaine de quérulents, ces citoyens coupés de la société, rejetant toute forme d’autorité et se sentant martyrisés par le système. De véritables bombes dormantes, selon le commandant Varone. Or, la crise du Covid a participé à l’augmentation de leur nombre, déjà inquiétant par le passé. Aussi, trois postes sont souhaités le plus tôt possible à la police cantonale, afin de suivre ces personnes au sein d’une cellule spécialisée. Celle-ci s’occupera aussi des récidivistes en matière de violences domestiques.

La coke et le crack se démocratisent

Dans le domaine des stupéfiants, ce qui inquiète la police, c’est avant tout l’augmentation de la consommation de cocaïne sous forme de crack, ainsi que l’apparition de Crystal meths, des drogues engendrant une forte dépendance. Bien que le Valais ne connaisse pas de scène ouverte de vente, le problème est surveillé de près. Juste après la marijuana et le haschich, la coke arrive en troisième position sur le podium. A noter qu’en Valais, les consommateurs qui prennent soit de la coke, soit de l’ecstasy, des amphétamines, de l’héroïne ou du LSD sont aussi nombreux que les fumeurs de haschich.

Attention aux cyber-escroqueries!

Les arnaques sur la toile continuent d’augmenter malgré les efforts répétés de prévention. Leur nombre monte en flèche avec 431 cas, sur un total de 610 escroqueries répertoriées en 2021. En 2017, on comptait moitié moins d’arnaques sur internet. La police commence cette année à engager des policiers spécialisés (6) pour lutter contre ce fléau. Mais internet ne doit pas occulter les escroqueries classiques, notamment celles du faux neveu ou du faux plombier qui fonctionnent toujours très bien, malheureusement.

Plus de véhicules, moins de décès

Le nombre de morts (12) sur les routes valaisannes est resté bas, alors que le trafic routier n’a cessé de se densifier avec une augmentation notable des immatriculations de véhicules (314 725 immatriculations en 2017 pour 335 710 en 2021). Douze victimes, c’est deux de plus que le chiffre le plus bas jamais enregistré en Valais. Quant aux accidents, ils sont en hausse (1123 contre 1017). Cette courbe suit celle de l’augmentation du parc automobile. La police continuera à privilégier la prévention et une répression ciblée sur les infractions graves au code de la route.

Vitesse et alcool au volant

Lors de contrôles d’alcoolémie, 95,2% des conductrices et conducteurs étaient en ordre l’an dernier. 93,15% des personnes contrôlées respectaient totalement les limitations de vitesse. Sur les 7% restants, seuls 2% sont dénoncés pénalement et 19 délits de chauffard ont été signalés. Le nombre de retraits de permis a diminué. Lundi, Christian Varone a voulu tordre le cou à la rumeur qui prétend que ses agents multiplient les amendes. «Je n’obtiens pas d’effectifs supplémentaires si plus d’amendes sont distribuées. L’an dernier, les recettes s’élevaient à 3 millions de francs. C’est en dessous de la moyenne suisse.»

Bruit, téléphone et chantiers

La police cantonale va intensifier les contrôles routiers dans trois domaines précis. Primo, le bruit, en vérifiant les modifications techniques des véhicules. Car la population a développé une forte sensibilité aux nuisances sonores pendant le confinement. «Nous serons aussi impitoyables envers ceux, nombreux, qui utilisent leur téléphone portable sans kit mains libres au volant, soit pour parler soit pour envoyer des messages», annonce le commandant. Enfin, il avertit: ses hommes ne feront pas de cadeau aux usagers ne respectant pas les limitations aux abords des chantiers et mettant en danger les ouvriers, notamment sur l’autoroute.

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