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"Papa s'est tiré", l'affiche choc contre la LcAT suscite l'indignation

Une affiche contre la LcAT fait le lien entre l'augmentation des suicides et l'application de cette loi. L'Association de défense des intérêts des propriétaires notamment en est l'auteur.

03 mai 2017, 10:52
/ Màj. le 03 mai 2017 à 17:30
 L'affiche contre la LcAT fait polémique.

La campagne sur l’adaptation cantonale de la loi sur l’aménagement du territoire (LcAT) est à peine lancée qu’elle devient aussitôt polémique. En effet, l’association de défense des intérêts des propriétaires (ADIP) et quelques propriétaires privés ont publié une affiche choc qui fait le lien entre augmentation des suicides et l'introduction de la LAT, une nouvelle fois.

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Une enfant abandonnée au bord d’une route et une inscription «Papa s’est tiré». Le groupement établit un lien direct entre l’augmentation du taux de suicide en Valais depuis la votation sur la LAT fédérale. "Cette affiche, on ne l’a volontairement pas signée pour qu’elle frappe, pour qu’on en parle", assure Narcisse Pannatier de l’ADIP. "Les soucis financiers sont à l’origine de la séparation de nombreux couples. Et avec la LAT, de nombreuses familles se retrouvent en difficulté. Et certains passent à l’acte."

Les membres de la coalition pas au courant

Le responsable de l’ADIP affirme que l’UDC et Aqua Nostra, qui militent avec elle contre la LcAT, n’étaient pas au courant. Et lorsqu’on pose la question aux membres de cette coalition, on sent un certain embarras.

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Coordinateur de la campagne des opposants, Grégory Logean affirme "maîtriser uniquement les éléments convenus entre les différentes associations opposées à la LcAT. Ce visuel n'en fait pas partie. Je ne peux pas m’exprimer pour eux." Et il tire déjà les conséquences. "Nos arguments sont assez éloquents. J’espère juste que cela ne va pas donner du grain à moudre à nos adversaires qui pourraient détourner le sens de ces affiches."

Jean-Luc Addor estime qu’"à titre personnel, choquer avec un goût douteux, ce n’est pas comme ça qu’on va avancer". Philippe Nantermod, lui ne veut pas s’exprimer au nom d’Aqua Nostra, "mais personnellement, elle me déplaît et je la trouve contreproductive".

Les adversaires indignés

Si l’affiche dérange même dans le camp des opposants à la LcAT, ceux qui la défendent ne se privent pas de la critiquer. "Il n’y a rien à penser", avoue Yannick Buttet. "Cela prouve que les opposants n’ont pas d’arguments, qu’on veut refaire le débat de la LAT."

>> A lire aussi: le point de vue des défenseurs de la LcAT

L’affiche interpelle aussi en dehors du milieu politique. Nathalie Reynard, responsable de l’association Pars Pas qui vient en aide aux personnes en détresse ou touchées par le suicide, avoue être "indignée". "Cela démontre surtout que les auteurs ne comprennent rien à la problématique du suicide. C’est surtout manqué de respect aux personnes qui ont dû traverser une telle épreuve."

La violence, une technique de communication

Ce dernier argument revient aussi dans les propos de François Huguenet, directeur de l’agence FTC à Lausanne, spécialisé notamment dans la communication politique. "C’est violent pour ceux qui ont vécu ce genre de situation. Mais la violence est une technique de communication. Mais il faut bien avouer qu’on fait preuve de peu d’égard." Un avis que partage aussi Grégory Gourdou-Labourdette, de l’agence de communication Farner. "L’affiche ne dépasse pas de limite d’un point de vue purement légal, mais moralement elle est discutable."

Pour François Huguenet, l’affiche interpelle, mais elle montre également "que les initiants n’ont a pas d’arguments dans un débat technique. On n’a pas d’arguments rationnels alors on joue sur la corde sensible." Les deux spécialistes de communication politique sont par contre d’accord sur un point : le choix de cette affiche choc a malgré tout atteint sa cible. "Nous sommes dans une société où l'objectif est qu’on parle de vous, de créer le buzz. Le but est donc atteint", conclut Grégory Gourdou-Labourdette.

 

 

 

 

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