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Ouvrages d’art: minage délicat au tunnel de Platta

«Le Nouvelliste» propose vingt épisodes sur des ouvrages d’art et cols alpins valaisans. L'excavation du tunnel par minage s'est déroulé tout près d'habitations.

16 mai 2020, 12:00
L'entrée du tunnel de Platta, bien intégrée dans le paysage.

En collaboration avec le Service cantonal de la mobilité.

Entre l’autoroute A9 et les routes de Savièse et Grimisuat-Ayent-Crans, le tunnel de Platta est l’ouvrage principal du contournement de Sion. Avec ses tronçons à ciel ouvert pour un total de 1675 mètres, la seule construction du tunnel, composé d’un tube d’une longueur de 950 mètres, a nécessité quarante-sept mois de travaux entre 1996 et 1999.

Au début des travaux, les ingénieurs découvrent une roche composée de calcschiste gréseux, des roches friables qui nécessitent des travaux de soutènement. «Pour se prémunir de mauvaises surprises, nous avons percé une galerie pilote avec un micro-tunnelier et détaillé au centimètre près la composition de la roche tout le long du tube», explique Loris Chittaro, alors adjoint chef d’arrondissement du Valais central pour le Service de la mobilité.

Ainsi, les ingénieurs utiliseront des cintres métalliques de soutènement sur les 150 premiers mètres du tube. Cette solution permettait également de créer un système de ventilation naturel pour l’ensemble du chantier.

Des habitations à 30 mètres au-dessus

L’excavation de la section complète du tunnel par minage a duré 230 jours. Une opération délicate lorsque des immeubles d’habitation se trouvent à une trentaine de mètres au-dessus!

«Nous marchions sur des œufs. Nous avons installé des capteurs un peu partout pour évaluer les vibrations et nous adaptions les charges explosives au fur et à mesure de l’avancement et de la qualité des roches traversées en conformité avec les normes. Les vibrations ont été perceptibles parfois jusqu’à Champlan mais nous n’avons eu pratiquement aucun dégât, deux ou trois légères fissures», se souvient l’ingénieur.

Les habitants étaient tous informés des minages envisagés, du moment de leur exécution et de leur puissance, mais le tremblement de terre de 1946 était encore dans certains esprits: «En principe, nous effectuions les minages trois fois par jour à heures régulières mais nous devions téléphoner à certaines personnes une minute avant la mise à feu des charges. Elles restaient tout de même méfiantes et sortaient un casque sur la tête…» 

Compensations écologiques

«Le tunnel est très bien intégré. Au sud-est, nous avons créé un biotope dans le cadre des compensations écologiques où nous avons valorisé les matériaux d’excavation. Je le trouve très réussi, il a d’abord fait sourire mais avec le temps il s’intègre parfaitement bien. Au sud-ouest une butte pare-bruit boisée a également été façonnée, elle marque une nette séparation entre l’ancienne route cantonale permettant l’accès à Sion par l’est et le nouvel aménagement.»

Un projet qui date

En 1947 déjà, le Grand Conseil votait un premier décret en faveur d’une nouvelle route Sion-Savièse. Dans les années 60, l’étude de la liaison avait été conçue en tenant compte du projet du tunnel routier du Rawyl entre Sion et Berne, abandonné par la suite.

Entre 1982 et 1987, une dizaine de variantes ont été étudiées par la commune de Sion et le canton. En 1988, le Conseil d’Etat demandait à la Confédération de prolonger la transversale Hérens-Platta par un contournement nord-est de la ville et en mars 1989, le Conseil fédéral décidait d’inclure dans le réseau des routes principales suisses cette jonction entre Platta d’en bas et La Muraz.

Le tunnel a été ouvert à la circulation le 3 novembre 1999.

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