ULI WINDISCH professeur en sociologie communication et médias, Université de Genève
On avait vraiment l'impression d'assister à un match de football au Parlement après l'éviction de Christoph Blocher du Conseil fédéral. Des cris de joie, des parlementaires sautant en l'air, d'autres gesticulant à qui mieux mieux. O.K., le coup d'éclat médiatico-politique était réussi.
Mais ce coup correspond-il réellement à ce que souhaitent les couches populaires les plus défavorisées du pays, et notamment celles qui petit à petit ont fini par voter UDC, lasses de constater que leur sort à elles ne s'améliorait guère?
Pour ces couches-là et pour bien d'autres gens, ce coup est apparu davantage comme un jeu de politiciens encore un peu plus coupés de la base, et non comme l'une des actions politiques prioritaires à mener de toute urgence.
La focalisation obsessionnelle sur CB a d'ailleurs aussi un côté surréaliste. Son éviction était-elle vraiment la chose la...