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Nicolas Troillet: «Les bactéries résistantes sont sous contrôle en Valais»

Après l’augmentation des cas de germes multirésistants dans les hôpitaux, le professeur Nicolas Troillet présente les mesures qui ont été prises en Valais.

09 août 2018, 17:19
La bactérie résistante qui s'est développée dans les hôpitaux provient d'Australie.

Les germes multirésistants sont en progression dans les hôpitaux suisses depuis le début de l’année. Un premier pic a eu lieu à l’hôpital de l’Ile à Berne. Le Valais a également été touché.

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Le point de la situation avec le professeur Nicolas Troillet, chef du service des maladies infectieuses à l’Hôpital du Valais et membre de groupe de travail chargé de la lutte contre cette bactérie au niveau suisse.
 

Sait-on d’où vient cette bactérie?
L’hôpital de l’Ile à Berne a rencontré un problème aigu depuis janvier avec une souche de bactéries résistantes, appelée entérocoque résistant à la vancomycine (ERV). Une recherche a permis de constater que cette souche est apparue en Australie. On peut penser qu’un patient revenant de ce pays a transmis cette bactérie.

Le Valais est concerné lui aussi. Combien de patients ont été touchés?
Les patients concernés sont des Valaisans qui ont été hospitalisés à Berne. L’hôpital de l’Ile nous avertit lorsque des patients transférés sont concernés. A l’Hôpital du Valais, nous avons reçu quatre patients porteurs. Ils ont été isolés. Actuellement, nous recherchons cette bactérie chez tous les patients provenant de l’hôpital de Berne, même s’ils ne nous ont pas été signalés comme étant porteurs. D’autres patients infectés sont venus en convalescence à la clinique bernoise de Crans-Montana; ici aussi, des mesures ont été mises en place.

Il n’y a pas eu de dissémination de cette bactérie en dehors de ces cas.

Quel risque représente cette bactérie pour le commun des mortels?
Dans 90% des cas, la personne touchée est seulement porteuse de la bactérie dans son intestin et n’est pas malade. Elle ne s’en apercevra même pas. La bactérie va simplement disparaître après quelques mois. Par contre, la bactérie peut être transmise à d’autres humains et elle peut poser des problèmes surtout aux personnes hospitalisées qui ont subi une opération ou ont des cathéters en place.

Cette bactérie provient de l’étranger. En cette période de vacances et de voyages, y a-t-il des risques particuliers liés aux bactéries résistantes aux antibiotiques?
Les bactéries résistantes constituent un problème mondial. Dans certains pays, comme l’Inde, même si on ne se rend pas dans un milieu hospitalier, on court le risque d’être contaminé par de telles bactéries, parce qu’elles sont répandues dans la population. Lorsqu’un patient est transféré d’un hôpital étranger, nous effectuons systématiquement un dépistage et nous le mettons en isolement en attendant les résultats des analyses.

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