Avec sa topographie, le Valais est, a priori, peu adapté à la mobilité cyclable quotidienne, sauf en plaine. Mais le développement des vélos électriques diminue considérablement l’effort et aplani les trajets.

«Toujours plus de gens utilisent ce moyen de transport pour aller travailler à Sion. En quatre ans, nous avons d’ailleurs subventionné l’achat de 400 vélos électriques», note Sylvain Dumoulin, président de Savièse. Celui de Grimisuat fait le même constat et ajoute: «La route cantonale n’est pas adaptée à ce trafic de pendulaires. Aux heures de pointe cela pourrait devenir dramatique.» Pour répondre à ce besoin, Raphaël Vuigner a lancé l’idée d’un plan directeur et a contacté les communes voisines.

La route cantonale n’est pas adaptée à ce trafic de pendulaires. Aux heures de pointe cela pourrait devenir dramatique.

Raphaël Vuigner, président de Grimisuat

Ainsi, dans le cadre de l’Agglo Valais central et en partenariat avec le canton, Savièse, Grimisuat, Arbaz, Ayent et Sion ont mandaté un bureau d’ingénieur afin d’élaborer un «plan sectoriel de la mobilité douce (cyclable) quotidienne». Pour Sébastien Métrailler, chargé de projet Mobilité douce auprès des autorités cantonales, c’est «le premier projet de ce type entre plaine et coteau». L’objectif de ce plan est d’offrir des itinéraires sécurisés entre les différentes communes et la capitale, mais aussi entre elles.

Eviter les routes cantonales

Très fréquentées, les routes cantonales sont souvent évitées. Ainsi, entre Savièse et Sion, le réseau passe par l’ancienne route principale à travers Ormône et sur la route du Sanetsch. Entre Grimisuat et la capitale, les mandataires proposent de passer par la route des Fermes, puis par celle de la Cotzette, avant de rejoindre Platta.

Infographie Jean-Marie Gallay

Ce tronçon est important aussi pour les habitants d’Arbaz et d’Ayent pour qui Grimisuat constitue un carrefour obligatoire. «Notre plus gros problème est de faire éclater le goulet entre Champlan et le nord de Sion. De plus, l’itinéraire retenu, sous le bisse de Clavoz, est magnifique», explique Raphaël Vuigner. Entre Ayent et Arbaz, de Saint-Romain, le parcours passe par Saxonne et La Platrière.

Nous avons réfléchi à l’usage du vélo sur plusieurs années.

Sébastien Métrailler, chargé de projet Mobilité douce à l’Etat du Valais

Mais les routes cantonales ne sont pas toujours évitées, notamment entre Ayent et Grimisuat et entre cette dernière et Savièse, ce qui pourrait poser problème, vu la charge de trafic. «Si certains trajets semblent inadaptés aujourd’hui, il faut voir ce plan comme une projection. Nous avons réfléchi à l’usage du vélo sur plusieurs années», commente Sébastien Métrailler.

Un projet réaliste?

Car ce plan demande presque partout des adaptations sur le terrain. L’étude liste les travaux à faire pour chaque tronçon. Il faut parfois réduire la vitesse des véhicules, améliorer le revêtement, sécuriser des pistes cyclables et des carrefours. A charge maintenant des communes et du canton de faire que ce document ne soit pas un vœu pieux. «Il n’y a pas d’horizon temporel, mais ce n’est pas une illusion. Ce projet est réaliste», estime Arnaud Buchard, coordinateur de l’Agglo Valais central.

Sébastien Métrailler ajoute: «La nouvelle loi fédérale qui devrait entrer en vigueur en janvier prochain nous donne l’obligation de planifier dans les cinq ans et de réaliser dans les vingt ans des voies cyclables. Avec ce plan, nous avons anticipé.»

«Nous allons avancer au gré des opportunités. La rénovation de la route de Roumaz-Saint-Germain, par exemple, est en cours d’étude et, ponctuellement, des réaménagements cyclables y seront intégrés pour la rendre compatible avec les itinéraires de mobilité douce quotidienne en cours de développement sur la commune», affirme Sylvain Dumoulin.

«La réfection de la route de Molignon – Saint-Raphael est déjà prévue. L’itinéraire entre Sion et Champlan sera aménagé dans les deux ans», annonce de son côté Raphaël Vuigner.

Financement cantonal?

Pour le financement, chaque entité est aujourd’hui responsable des routes qui lui appartiennent. Mais cela pourrait changer. Le Grand Conseil étudiera cet automne, en deuxième lecture, la loi sur les transports publics et la mobilité douce quotidienne. «Si le texte passe en l’état, le canton prendrait à sa charge les coûts des réseaux cyclables primaires et pourrait subventionner 50% de ceux des itinéraires secondaires», rappelle Sébastien Métrailler.

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