MICHÈLE PRALONG codirectrice du Théâtre du Grütli de Genève
Cet été, j'ai lu Millénium. Comme tout le monde. Le thriller féministe de Stig Larsson en trois volumes, (mal) traduit du suédois, que pratiquement personne ne lâche une fois passé le premier chapitre et qui passe de main en main: 2000 pages d'enquêtes policières dans les milieux de la haute finance, des plus basses perversités, des médias et du piratage informatique. Il y a là un événement littéraire de choc, un virus fictionnel rare. Tellement de gens ont dévoré Les hommes qui n'aimaient pas les femmes, La fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette puis La reine du palais des courants d'air, que dans les soirées, on entend parler de Lisbeth Salander aussi familièrement que si c'était cette copine marginale, salement névrosée mais tellement attachante, que tout le monde connaît. Et comme ça nous vient (via Actes Sud) de...