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Maurice Tornay: "On veut m'affaiblir politiquement"

Avec l'affaire Giroud, Maurice Tornay se retrouve au centre d'un feuilleton médiatique. Le ministre des finances dénonce une volonté de l'affaiblir politiquement.

23 déc. 2013, 15:55
Maurice Tornay affirme n'avoir "strictement rien réalisé qui ne soit pas conforme aux dispositions légales et aux règles de procédure".

L'enquête fiscale fédérale ouverte contre l'encaveur Dominique Giroud fait des remous en Valais et place le conseiller d'Etat Maurice Tornay au centre d'un feuilleton politico-médiatique. Le chef du département des finances dénonce une volonté de l'affaiblir politiquement.

Dominique Giroud aux prises avec le fisc est un ancien client de la fiduciaire dont Maurice Tornay était le patron avant d'être élu à l'exécutif valaisan, en 2009. Depuis que l'affaire a été révélée par le quotidien "Le Temps", il y a quelques semaines, le chef des finances valaisannes est sur la sellette.

"Si on veut entretenir cette affaire, c'est dans le but de m'affaiblir politiquement", a estimé Maurice Tornay dans un entretien accordé lundi à la radio valaisanne "Rhône FM". "Je pense qu'il y a des fuites. Mais je m'interdis d'imaginer qui pourrait en être les instigateurs", poursuit-il.

Maurice Tornay auditionné

Au début de l'affaire, Maurice Tornay a rapidement brandi une lettre de l'Administration fédérale qui le disculpe. Il a ensuite indiqué qu'il était au courant, à titre privé, de la perquisition menée dans les locaux de sa société fiduciaire en août 2010 et des auditions menées. "J'ai été moi-même auditionné", a-t-il précisé lundi à la radio valaisanne.

Mais en tant que chef du département des finances, il a toujours prétendu qu'il n'a jamais eu vent des enquêtes de l'administration fiscale contre Dominique Giroud. S'il devait avoir à traiter de ce dossier, il se récuserait.

Lundi, il a affirmé n'avoir "strictement rien réalisé qui ne soit pas conforme aux dispositions légales et aux règles de procédure. Je défie quiconque de trouver quelque chose en tant que chef de département des finances", indique-t-il. Le conseiller d'Etat se sent attaqué alors que, selon lui, les choses sont "d'une grande limpidité" pour qui veut bien les comprendre telles qu'elles sont.

Convictions religieuses

En tant qu'ex-patron de fiduciaire, Maurice Tornay affirme ne pas avoir "participé à la construction d'un outil juridique quelconque qui pourrait être en délicatesse avec le fisc. Je n'ai pas incité à réaliser cette construction juridique, je n'ai pas instigué à cette construction", affirme-t-il.

Interrogé sur ses liens avec l'encaveur Dominique Giroud, Maurice Tornay précise que tous deux partagent des convictions religieuses semblables mais que leur manière d'agir est différente. "Je suis un homme posé, raisonnable, qui essaie d'argumenter. Lui est un homme d'action, un fonceur".

Le conseiller d'Etat et l'encaveur n'entretiennent pas de liens d'amitié proprement dit: "Je n'ai jamais mangé chez lui ni lui chez moi, je ne connais pas son épouse ni lui la mienne", précise Maurice Tornay.

Transparence demandée

La tournure que prend l'affaire Giroud dans les médias ne plaît pas aux politiques. "Maurice Tornay a besoin d'améliorer très vite sa communication", a déclaré samedi à l'émission "Forum" de la RTS Gaël Bourgeois, président du PS du Valais romand. Le conseiller d'Etat doit diffuser un communiqué ou convoquer une conférence de presse et détailler dates et documents liés à cette affaire, a ajouté le socialiste.

A l'image de Xavier Mottet, son homologue du Parti libéral-radical valaisan, Gaël Bourgeois craint que, sans cette transparence, Maurice Tornay et, indirectement tout le Conseil d'Etat, perdent la confiance des citoyens.

Le président du PLR précise que l'affaire Giroud laisse percevoir des signaux de fumée très importants depuis 2003-2004. Lui-même s'en est déjà inquiété, sans vraiment obtenir de réponses, via des questions et interpellations parlementaires dès le mois de novembre. Ni le PLR ni le PS ne veulent cependant pour l'heure parler de démission ou de changement de département.

Les Verts aussi

Samedi, les Verts valaisans y sont eux aussi allés de leur communiqué de presse, annonçant que leur groupe parlementaire allait déposer une question écrite lors de la prochaine session de mars. Ils demandent notamment si le canton a pris des mesures conservatoires pour se prémunir face à une faillite de l'entreprise Giroud Vin SA.

Les Verts se demandent aussi quel est le devoir d'information du canton vis-à-vis de la commune siège de Giroud Vin SA afin que celle-ci puisse préserver ses droits. Et comme le PS et le PLR, les Verts souhaitent connaître depuis quelle date le Service des contributions ou tout autre service de l'Etat est au courant de l'enquête menée contre l'entreprise Giroud par l'Administration fédérale des finances.

PDC confiant

L'UDC, d'habitude prompte à réagir, ne s'est guère exprimée sur l'affaire. "Nous n'avons pas grand-chose à dire car nous ne pouvons nous baser sur aucune information officielle du Conseil d'Etat ou de la justice", a indiqué à l'ats Jérôme Desmeules.

Le co-président de l'UDC du Valais romand souhaite que Maurice Tornay communique rapidement. "Cela permettrait de lever le flou persistant et de désamorcer les choses".

Quant au PDC, il accorde toute sa confiance à son conseiller d'Etat. "Sa manière de communiquer est un choix qui lui appartient. N'oublions pas qu'il y a un secret de fonction à observer", souligne Serge Métrailler. Le vice-président du PDC du Valais romand met toute sa confiance également dans les autorités pour appliquer les lois fiscales.

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