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Les vétérinaires et le coronavirus. Par Yves Charlot

12 mai 2020, 11:00
Yves Charlot, médecin vétérinaire.

Nous vivons depuis quelques semaines à l’heure de la pandémie Covid-19 (SARS-CoV-2). Ce nouveau virus, dit émergeant, provient de chauves-souris du genre Rhinolophus. Quelques recombinaisons lors du passage par un ou des hôtes intermédiaires, dont peut-être le pangolin, ont permis son évolution actuelle.

Lors des précédentes apparitions de coronavirus chez l’homme, on a vu le SARS-CoV-1 passer des chauves-souris aux civettes, puis à l’homme (SRAS à Hong Kong en 2003) et le MERS-CoV des chauves-souris aux dromadaires et à l’homme (depuis 2012 au Moyen-Orient essentiellement.

Les vétérinaires peuvent être associés efficacement aux crises sanitaires. En Allemagne et au Canada les laboratoires vétérinaires ont très rapidement mis en œuvre de grandes quantités de tests, ce qui a participé apparemment à une meilleure gestion de la pandémie dans ces pays.

Notre profession est régulièrement confrontée à des épidémies affectant les animaux: récemment dans le monde la peste porcine africaine, la langue bleue des ruminants, les épidémies de fièvre aphteuse. Certaines, telle la peste bovine, ont été éradiquées.

Certaines de ces maladies sont qualifiées de zoonoses: elles passent de l’animal à l’homme et représentent une large part des agents pathogènes émergents.

Les vétérinaires connaissent les coronavirus, responsables de maladies chez les porcs, volailles, bovins, chats et chiens. L’épidémie de diarrhée endémique des porcs due au coronavirus PEDV en Asie et en Amérique a été stoppée par les vétérinaires et autres membres de la filière par des mesures strictes et des vaccins développés en urgence. Les laboratoires vétérinaires ont les capacités de réaliser de grandes quantités de tests (PCR pour recherche de l’agent infectieux, sérologie) à des coûts optimisés (habitude de gérer de grandes quantités d’échantillons pour les épidémies du bétail).

D’autres virus viendront du monde animal, il faut décloisonner la recherche et associer les professions concernées: médecins, vétérinaires, agronomes, écologues, biologistes. Nous devrions évidemment reconsidérer notre comportement prédateur vis-à-vis de notre environnement. On se gardera de diaboliser les chauves-souris!

En savoir plus: Le site du cabinet vétérinaire Les Berges du Rhône

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