SYLVIE OBERSON, historienne
L'autocensure à laquelle se livrent les grands médias sous la pression des annonceurs et des actionnaires - selon le principe du: «qui paie commande» - représente paradoxalement une opportunité pour les « petits » éditeurs, ainsi que pour les citoyens qui souhaitent s'impliquer dans la vie publique. Une part significative de la «réalité» est en effet désertée par les conglomérats de presse pour des raisons politiques ou pour sacrifier aux exigences croissantes de rentabilité.
L'austérité forcée des petites structures, moins dépendantes financièrement, leur autorise cependant davantage de liberté que les médias traditionnels. Ce qui se traduit par plus d'audace, plus de réactivité à l'actualité. Et par une croissance de fait des maisons d'édition alternatives. Avec à la clé, de réels succès commerciaux: documentaires de Michael Moore; petit livre de l'après «11-septembre» - critique acerbe du monde de Bush - de Noam Chomsky; théories novatrices des historiens marxistes...