Les crucifix en otages

Le crucifix ne fait plus seulement peur aux vampires, mais également à la Cour européenne des droits de l’homme qui charge la croix de tous les péchés du monde, lâchait récemment sur le mode badin un commentateur. Et le numéro 2 du Vatican de lui emboîter le pas en constatant: «L’Europe du troisième millénaire nous laisse avec les seules citrouilles d’Halloween et elle élimine nos symboles les plus chers.» Après la guerre des minarets, voici la guerre des crucifix, même en Valais. On espère que sur un dossier touchant aussi profondément la mémoire et l’identité collectives, la république des juges ne va pas remplacer le pouvoir politique, comme l’avait fait à l’époque le Tribunal fédéral.

L’affaire est en effet sérieuse. Les crucifix sont pris en otage et bannis par un ultralaïcisme qui va bien au-delà de la neutralité confessionnelle ou de la laïcité et qui constitue même l’ultime religion. Avec...