PASCAL DÉCAILLET journaliste
Un président de la Confédération pour deux ans: c'est tout ce dont a réussi à accoucher l'actuel Conseil fédéral pour la réforme de sa propre institution!
C'est une demi-mesure, même pas, c'est tenter de sauver le vieux système, vieilli et vermoulu, par un ultime lifting, la désespérance d'une cosmétique.
Décidément, ce collège-là est à bout de souffle, et avec lui l'institution.
C'est un autre système qu'il faut à la Suisse: un vrai gouvernement, cohérent, avec une épine dorsale idéologique, légitimé par une élection populaire. Nous en sommes loin, très loin, à des années-lumière.
Bien sûr qu'il faut un président sur une période plus longue. Deux ans c'est un minimum, il faudrait quatre. Mais là n'est pas l'essentiel. Le rallongement de la période présidentielle n'a de sens que s'il s'accompagne d'une révolution institutionnelle remplaçant les gouvernements de hasard d'aujourd'hui par des collèges cohérents, cimentés, charpentés. Et surtout, orientés...